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mardi 23 juillet 2013

Le niqab, c’est non. Et ça ne se discute pas…

niqab
 
S’il vous prend la fantaisie, en ce beau mois de juillet, de circuler par les rues dans le costume, assez seyant ma foi, mais très dépouillé que le Créateur a taillé sur mesure à notre père Adam, vous serez assez vite interpellé, contrôlé et incriminé pour outrage aux mœurs. À moins, bien entendu, que vous ayez temporairement élu domicile aux îles du Levant ou au Cap d’Agde.

Si vous cédez à l’irrésistible tentation de revêtir votre bel uniforme noir frappé en caractères vaguement gothiques du sigle « SS » et d’agrémenter la manche de votre veste d’un brassard rouge assorti d’une croix gammée du plus saisissant effet, vous ne tarderez pas à être emmené au poste le plus proche en attendant de comparaître
devant un tribunal pour port d’insignes interdits et apologie implicite d’une idéologie prohibée. À moins évidemment que vous vous produisiez sur la scène ou dans le cadre d’une série télévisée.

Si vous n’arrivez pas à vous empêcher de dissimuler vos mains, vos pieds et votre visage sous des voiles qui ne laissent voir que vos yeux, voire qui les mettent en cage derrière une grille plus infranchissable que celles du Carmel, vous risquez, comme vous ne pouvez l’ignorer, d’avoir maille à partir avec la police pour outrage à nos mœurs, apologie implicite d’un dévoiement de la religion qui fait de la femme un objet empaqueté et la désigne comme l’inférieure de l’homme, et tout simplement parce que vous violez la loi. À moins, bien sûr, que vous ayez réservé cette présentation de mode bien particulière à l’intimité de votre foyer.

Du temps qu’elle n’était pas encore convertie à l’islam, qu’elle ne s’appelait pas encore Hajar – Ah, les jeux de l’amour et du Hajar ! – et qu’elle n’arpentait pas les rues de Trappes déguisée en sac de charbon, la jeune Cassandre, bien qu’antillaise, ne s’exposait à nul contrôle, au faciès ou autre, de la part des gardiens de l’ordre public qu’elle trouble délibérément, spectaculairement, et en permanence.

 Ce n’est ni parce qu’elle est musulmane (ce qui n’est pas inscrit sur son visage), ni parce qu’elle est noire (caractéristique qu’elle partage avec deux millions de nos compatriotes et quelques centaines de milliers d’immigrés africains qui vivent sur notre sol), qu’elle a été interpellée par des policiers qui, dans le cadre de leurs attributions et de leur mission, prétendaient faire respecter les lois de notre République démocratique et laïque, mais parce qu’elle était en contravention avec nos mœurs, nos coutumes, nos costumes et nos lois. Tout cela, ma foi, est assez simple, et tombe sous le sens.

De fait, Jean-Christophe Cambadélis, belle figure à deux faces du socialisme, déclare nettement que le comportement de la jeune Cassandre-Hajar est « une provocation, qui doit être traitée comme telle », mais procède aussitôt, en virtuose, à une marche arrière précipitée puisque, à l’en croire, « les contrôles ne sont pas la solution ».

M. Cambadélis serait-il candidat, après avoir échoué à la direction du Parti socialiste, au titre de plus beau faux jeton 2013 ?

 Mme Esther Benbassa, sénateur écologiste, ne s’embarrasse pas de semblables précautions. Pour elle, il est « injuste et injustifié » de contrôler l’identité d’une personne qui la dissimule. Il est vrai que, jouissant, sinon de toute sa raison, de la triple nationalité française, israélienne et turque, Mme Benbassar ne sait peut-être pas qui elle est. Et sûrement pas ce qu’elle dit.

Dominique Jamet pour Boulevard Voltaire.

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