«J’ai failli être lynché», témoigne, encore sous le choc, Jean-Paul Franc. Averti dimanche de l'arrivée de gens du voyage dans un stade municipal, le maire d'Aimargues (Gard) a tenté de s'interposer.
En guise de dialogue, l'élu sans étiquette a récolté des menaces de mort. Il a porté plainte pour dégradations de biens publics et tentative visant à l’écraser.
«J'ai eu très peur. Ce lundi ça va un peu mieux mais vous ne m'y reprendrez plus!», assure-t-il.
«Je ne m'attendais pas à ça quand j'y suis allé. Je m'y suis rendu seul, pensant pouvoir discuter», regrette Jean-Paul Franc, maire depuis 2008 de cette commune de la Petite-Camargue.
«Ils m'ont dit qu'ils allaient me faire la peau!»
Vers 10h30, alors qu'il constate l'arrivée des premières caravanes dans le stade de football, il décide de bloquer le passage avec sa voiture, le temps de prévenir les arrivants qu'il ne s'agit pas d'un endroit approprié. Le périmètre est en effet entièrement irrigué par un système enterré pour l'entretien du gazon et le complexe dispose de quatre courts de tennis. Mais selon Jean-Paul Franc, les arrivants ne semblent pas disposés au dialogue.
Tous contournent son véhicule et forcent le passage. Le maire décide alors de s'interposer lui-même mais se voit proférer insultes et menaces. «Je leur ai dit qu’ils n’avaient pas le droit de s’installer et endommageaient la pelouse mais ils m'ont répondu
"On fait ce qu'on veut, on partira quand on en aura envie".
Ils m’ont foncé dessus et m’auraient écrasé si je ne m’étais écarté», raconte l'homme de 57 ans.
«J’ai alors insisté et tapé sur un véhicule avec la paume de la main», poursuit-il. Un geste qui a déclenché la colère des arrivants: «Ils étaient environ 200, le plus âgé devait avoir 30 ans. Certains se sont précipités sur moi, poings en avant, puis m'ont dit qu'ils allaient me faire la peau! Je n'y retournerai pas, je ne me suis pas senti en sécurité», confie encore le maire.
Un appel à l'aide lancé à Manuel Valls
Dans la foulée, les gendarmes arrivent sur place. Les gens du voyage «ont fait dresser un P.-V. selon lequel j’aurais dégradé deux véhicules. On n’a pas pu discuter. Les militaires ont du m'escorter chez moi», insiste-t-il. Alors que les gens du voyage «se sont jetés sur la voiture», c'est sirène allumée que tous arrivent finalement à s'extirper du complexe sportif. Vers midi, une cinquantaine de caravanes avaient élu domicile sur le terrain de foot.
Dans un premier temps, Midi-Libre rapportait que Jean-Paul Franc comptait déposer un référé expulsion mais le maire a vu son action refusée. «Je ne peux pas les mettre en demeure de partir car je n'ai pas d'aire d'accueil sur ma commune de moins de 5 000 habitants», explique-t-il, précisant qu'un projet est en préparation sur la commune voisine au niveau de la communauté d'agglomération.
En attendant de trouver une solution, les gendarmes devront faire l'inventaire des «nombreuses dégradations que les contribuables vont avoir à leur charge», regrette Jean-Paul Franc. Le maire espère au moins pouvoir faire payer les dégâts aux occupants. Ce lundi, il a également envoyé une lettre au ministère de l'Intérieur pour l'informer de la situation.
«Plusieurs maires m'ont apporté leur soutien, dont celui de Nîmes qui a justement connu cette situation il y a trois semaines», précise-t-il, sollicitant un geste fort de Manuel Valls, interviewé dans nos colonnes ce lundi sur la question des gens du voyage
LeParisien.fr
http://www.leparisien.fr/faits-divers/gard-un-maire-menace-de-mort-par-des-gens-du-voyage-29-07-2013-3016163.php
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