L'ancienne gloire de l'Olympique de Marseille est soupçonné de détournement de fonds publics lorsqu'il était président de l'association «Entreprendre et réussir en Afrique».
Il est entré dans la légende du football français en inscrivant de la tête, un soir de mai 1993, le but décisif qui offrit à l'Olympique de Marseille sa première Ligue des champions.
Ce mardi, Basile Boli, 46 ans, sera jugé devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour abus de confiance. La justice le soupçonne d'avoir détourné des fonds publics lorsqu'il était président de l'association «Entreprendre et réussir en Afrique (ERA)». Son ex-directeur général, Patrick Givanovitch, est également poursuivi pour abus de confiance.
Fondée en 2007 par Basile Boli, l'association ERA, aujourd'hui dissoute, avait pour vocation d'aider les migrants africains à se réinstaller dans leur pays et à y monter des projets économiques. Elle était largement subventionnée par l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (Anaem), un organisme d'Etat connu aujourd'hui sous le nom d'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). Partie civile dans ce dossier, l'Ofii réclame à MM. Boli et Givanovitch le remboursement de quelque 496.000 euros. Selon son avocat, cette somme correspond au montant des détournements présumés entre 2007 et 2008.
«Enquête viciée»
Le 26 septembre 2007, l'ancien footballeur d'origine ivoirienne avait signé, en présence de l'ex-ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, une convention de partenariat avec l'Anaem. L'agence s'était alors engagée à subventionner son association à hauteur de 1,89 million d'euros sur trois ans. La convention devait être «un outil de promotion des programmes d'aide au retour volontaire et de réinsertion économique auprès des immigrés du Bénin, du Mali et du Sénégal - et à terme des pays d'Afrique subsaharienne, sources d'émigration». Sauf qu'après quelques mois, des irrégularités sont apparues et l'Anaem a diligenté un audit.L'inspection des comptes aurait révélé qu'une part significative des fonds était utilisée pour régler des dépenses étrangères à l'objet de la convention. Les postes budgétaires des salaires et des frais de déplacement seraient apparus trop conséquents par rapport aux recettes de l'association. Une enquête préliminaire a été ouverte le 21 février 2009. Basile Boli est placé en garde à vue neuf mois plus tard, puis relâché. Avant d'être finalement convoqué à comparaître. Pour son avocat, Me Grégoire Lafarge, l'enquête est «totalement contraire à l'équilibre des parties» et a empêché son client de se défendre convenablement. Avec Me Hervé Temime, conseil de Patrick Givanovitch, qui dénonce à son tour «une enquête viciée», Me Lafarge compte réclamer l'annulation de la procédure ce mardi.
Au terme de sa carrière sportive, Basile Boli s'était rapproché de la vie associative, mais aussi de la politique. Dans la foulée de l'élection de Nicolas Sarkozy, qu'il a soutenu, il est nommé secrétaire national de l'UMP en charge du co-développement. Un poste qu'il n'occupe plus.
(Avec AFP)
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/02/01016-20130702ARTFIG00232-basile-boli-devant-la-justice.php?m_i=E3DE%2BHCbtF8ViXFwvd9ZjORz6GxdNhAmzshWQxnhZAWT_NUE1
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