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mercredi 5 juin 2013

Presse, police, justice, fisc, réglementations : la France aspirée vers un modèle à la RDA

 

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls est un personnage inquiétant, qui traite les questions de sécurité publique à l’emporte-pièce et conduit ses troupes à fouler aux pieds les libertés.

1 – Le chômage vaincu par la presse de gauche !
Au moment où 40 000 nouveaux malheureux rejoignaient les 3,2 millions de sans-emploi, les gros titres de Libération, du Monde ou du Nouvel Obs n’étaient consacrés qu’à l’arbitrage Tapie, au passeport de Takieddine et aux primaires de l’UMP parisienne. Si l’on abonnait gratuitement les chômeurs à cette presse tête en l’air, peut-être oublieraient-ils leur triste sort ?

2 - Les Vallseuses

C’est un réflexe facile, pour l’opposition, que de crier au loup et à la dictature contre le pouvoir en place. Si l’on veut bien se remémorer les hurlements poussés il y a peu par la gauche contre le « sarko-fascisme », qui s’apprêtait selon elle à remplacer le code pénal par le Kärcher, on conçoit que les hommes de l’actuel gouvernement ont eu leur part de dénonciation théâtralisée quand ils étaient dans la contestation.

 
Sans tomber dans le même travers, force est pourtant de constater que Manuel Valls est un personnage inquiétant. Son principal défaut n’est pas tant une propension particulière à la barbouzerie qu’une sensibilité de communicant à fleur de peau qui lui fait traiter les questions de sécurité publique à l’emporte-pièce et conduit ses troupes à fouler aux pieds les libertés.
 
J’exagère ? Après les centaines d’interpellations abusives qui ont accompagné les manifestations de ces derniers mois, on a assisté la semaine passée à l’incroyable envoi au panier à salade de parents de jeunes gens appelés à comparaître et qui n’ont pu assister à l’audience, au Palais de justice de Paris, car ils ont été embarqués au seul motif qu’ils portaient dans la rue un sweat-shirt arborant le logo de la Manif pour tous.
 
 On aurait pu leur demander de l’ôter avant d’entrer dans le bâtiment. Non : on les a purement et simplement appréhendés, les mettant dans l’incapacité de témoigner, par leur présence, de leur soutien.
Un instructif petit film tourné par Le Point montre un avocat ferraillant contre ces arrestations arbitraires en pleine île de la Cité. Ces interpellations ont eu pour effet de limiter la possibilité ouverte à tout citoyen de contrôler de visu la façon dont la justice est rendue, une garantie essentielle contre l’abus de pouvoir. Elles en disent long sur les dérives en cours. Regardez donc ce film dérangeant et l’air gênés des policiers en cliquant ici.
 
Manuel Valls, ne l’oublions pas, n’était aucunement un spécialiste de police ou de justice. Il était le conseiller en communication de Lionel Jospin et porte-parole du PS.
 
Sa façon de traiter les questions de sécurité est donc ultra-sensible à leur impact médiatique. Il brasse beaucoup d’air dans ses déplacements en Corse, à Marseille ou ailleurs, sans grand résultat. Et il est donc particulièrement à cran quand des images révèlent des troubles à l’ordre public qui lui échappent. Sa fureur à peine contenue, à l’Assemblée nationale, au lendemain des émeutes du Trocadéro, démontrait cette forme particulière de fragilité.

S’agissant de ces échauffourées, on apprenait hier, 4 juin 2013, que neuf «ultras» du PSG ont été arrêtés, sur la base de films de vidéosurveillance, trois semaines après les faits. Les charmants sauvageons, comme disait Chevènement, largement présents sur les multiples photographies parues dans la presse, n’ont, eux, jamais été inquiétés. Il est vrai que le risque social de la répression est plus important en banlieue.
 
Un ministre de l’intérieur fébrile, obsédé d’image et de propagande, s’imaginant un destin national et peu soucieux de justice, ce n’est jamais bon pour la démocratie.

En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/rdv/chroniques-pot-aux-roses/presse-police-justice-fisc-reglementations-france-aspiree-vers-modele-rda-serge-federbusch-747170.html#GI3RBIYbizlGjpxh.99

 

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