Le 30/06/2017
Photo d'illustration
29/06/2017 – 20h20 Bouriège (Lengadoc Info) –
Publié par : Jordi Vives 29 juin 2017
Depuis une vingtaine de jours, la commune de Bouriège (Aude), 120 habitants, connaît une certaine effervescence.
Ce vendredi 30 juin, onze habitants de la commune sont convoqués au tribunal de Carcassonne.
Il leur est reproché de bloquer physiquement les camions d’un chantier d’éoliennes au niveau du pont du Rec.
Seulement voilà, pour accéder au chantier, les camions sont obligés de traverser les terres de ces ruraux hostiles au projet.
Un projet d’éoliennes qui dure depuis 12 ans
A Bourriège, on se croirait presque dans le film Milagro de Robert Redford.
Depuis 22 jours désormais, les Bouriègeois habitants aux alentours du pont du Rec se mobilisent pour stopper les camions du groupe Valeco et de ses sous-traintants qui doivent construire trois éoliennes sur la commune.
Ce projet, qui existe depuis maintenant douze ans, fait face à une très forte résistance de la part des habitants et plusieurs entreprises énergétiques s’y sont cassés les dents.
C’est donc désormais le groupe Valeco, qui après avoir racheté le projet à Alstom, tente de l’imposer de force aux habitants.
Seulement voilà, Valeco doit faire face à un petit problème, les terrains où doivent être installées les éoliennes, ne disposent pas de voies d’accès suffisamment importantes pour permettre aux gigantesques convois d’apporter les éléments des trois éoliennes (une pale d’éolienne fait près de 45 mètres).
« Avant qu’ils achètent, nous avons bien dit à Valeco que c’était un mauvais projet et qu’il n’y avait pas les voies d’accès sur le permis de construire. Ils étaient donc au courant » nous explique Agnès Roy du collectif des Résistants du Pont du Rec.
« Ils ont proposé des sommes de dédommagement allant jusqu’à 400 000 €, mais nous, on n’en veut pas, on n’est pas achetables ».
Plus aucun obstacle ne peut être invoqué pour proposer et légiférer.
Le nouveau pouvoir va donc nous montrer, enfin, ce qu'il mijote en secret depuis des mois.
Le pseudo Jupiter va pouvoir tenir les promesses de l'Évangile : "tout ce qui était voilé sera dévoilé".
Sans trop jouer aux devinettes, il nous a semblé entendre que pour le super-génie de l'Élysée, ce sont les problèmes économiques qui conditionnent le renouveau du pays tel qu'il prétend l'assurer.
Et l'on va s'attaquer à la réforme du Code du travail, énorme volume dont l'épaisseur même est couramment présentée comme l'une des causes de la paralysie industrielle.
La caricature présentera ce projet comme la permission de renvoyer les ingénieurs quinquagénaires, décidément trop chers, aux conditions imposées aux domestiques du XIXe siècle, au profit exclusif des très méchants patrons.
On verra comment cela sera proposé et surtout en combien de temps le pouvoir qui ne recule pas fera marche arrière.
Dès le 12 septembre, la CGT mobilise.
Baisser la dépense publique semble une tâche moins accessible dans le cadre de la démocratie actuelle.
Les assemblées votent en effet sur les lois de finances mais, d’une part elles ne contribuent que très formellement à leur élaboration ; d’autre part, elles ne représentent pas les contribuables mais des électeurs dont la moitié ne payent pas d'impôts.
La question globale portera donc sur ce qu'on appelle le modèle social français.
Le concept même de modèle national mérite cependant un examen attentif.
S’agit-il de dire qu’il existe des données sociologiques si particulières et si constantes que leur altération constituerait à la fois une gageure et une trahison ?
Dans ce cas, il conviendrait de savoir où commence et où s’arrête la ligne jaune à ne pas dépasser.
On gagnerait aussi à connaître les circonstances précises et non le récit mythique de leur fondation.