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lundi 1 juin 2020

Covid 19 : le Professeur Toussaint dénonce le cumul d’affirmations erronées qui ont provoqué la panique



par 1 juin 2020

Jean-François Toussaint, Professeur de Physiologie de l’Université de Paris et directeur de l’IRMES, démonte « la panique » créée autour du coronavirus. 

L’article a été publié par UP Magazine le 28 mai. Extraits.

« …dès le début, certaines choses ont été prises pour ce qu’elles n’étaient pas. Nous n’étions pas en guerre, nous n’étions pas en position de suicide collectif, nous n’étions pas en situation de renoncer aux règles élémentaires ni d’écarter la rigueur de l’analyse.
Celle-ci aurait dû continuer de guider nos actions, si nous n’avions malheureusement pas succombé à la panique.[…] »

« L’erreur a certes pu venir d’abord des difficultés à organiser un recueil fiable des données. […]
Il faudra reprendre le compte exact de décès mal attribués pour comprendre la réalité de ce qu’a été la Covid-19.
Par ailleurs, les attributions sont également sujettes à de grandes difficultés : à New-York, dans la panique initiale, jusqu’à 15 000 décès d’origine cardiaque – et non infectieuse – ont été attribués à tort.
Le 25 mai, l’Espagne a également soustrait 1918 décès de son compte initial.
La réévaluation nécessaire de tous les bilans prendra du temps mais replacera précisément la Covid sur l’échelle des pandémies.
Elle pourrait montrer a posteriori le prix de la peur dans nos décisions. »

« L’ordonnance principale (le confinement total des populations) a été guidée par des estimations qui furent proposées le 12 mars aux représentants de notre République.
Dans ce travail, beaucoup de choses étaient cependant erronées : les modélisations se sont fourvoyées, les projections se sont trompées ; les simulations ne sont toujours pas reproductibles, les justifications restent infondées.

Et les études actuellement publiées répètent les mêmes erreurs : des modèles naïfs et dépassés, des algorithmes instables, des prédictions inutiles tant l’écart entre les options était grand.
C’est pourtant sur de telles simulations que s’est jouée la paralysie d’une moitié de l’humanité. »
« Une réponse inadaptée peut entraîner le décès d’un individu.
À l’échelle d’une société, elle peut en provoquer l’effondrement et barrer l’avenir de nos enfants. […] »
« […] de très nombreuses mesures ne sont pas en rapport avec le risque : le confinement favorise la transmission familiale et la contagion entre les personnes confinées (EHPAD) alors que le renouvellement de l’air, surtout en extérieur, est la meilleure garantie d’une diminution de la propagation virale.[…] »
« En Europe, les taux des pays qui n’ont pas confiné strictement (Allemagne, Suède, Pays-Bas) sont actuellement de 165 décès par million d’habitant contre 432 pour les autres.
De même, des régions similaires limitrophes (entre Norvège et Suède par exemple) ne montrent pas de différence en termes de contamination (c’est pourtant sur ce critère que le confinement aurait dû avoir l’impact le plus important). […] »
« Il existe une évolution spontanée de la maladie.
On la comprend mieux maintenant que les pays non confinés achèvent leur parcours.
Les promesses catastrophiques qui leur étaient faites n’ont pas été observées chez eux.[…] »

« La deuxième vague n’est pour l’instant qu’une hypothèse parmi les autres et on ne la voit apparaître dans aucun pays du monde.[…] »
« D’où vient l’écart entre la réalité morbide du Covid-19 (l’ordre de grandeur de l’impact à la fin de cette phase pandémique sera comparable à celui d’un orthomyxovirus, loin de celle du VIH ou des diarrhées infectieuses qui emportent des millions d’enfants chaque année dans le monde) et la perception d’une maladie comparable à la peste de 1347 ? […] »

« Les boucles de renforcement positif, par la répétition d’un seul message (la mort, le nombre de morts, le risque de mortalité, les morts prématurées, les morts hospitalisées, les morts cachées, les morts oubliés, …) finissent par saturer l’espace cognitif.
Le développement des techniques d’information instantanée et la concurrence des moyens de communication qui y contribuent provoquent un déluge auquel notre cerveau n’est pas préparé ; il n’est alors plus en mesure de faire le tri. […] »

Lire l’article original :
UP Magazine : « Exclusif. Premier bilan du Covid-19 : Aurions-nous succombé à la panique ? »

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