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samedi 22 février 2020

Après celui des radars, le business du stationnement

 
 

 
« Business is business », disent les Anglais.

Dans notre France championne des impôts et des taxes, l’imagination des concepteurs est sans borne.

 Et si les pensions et les salaires sont gelés depuis des années, les taxes se réchauffent : il faut bien alimenter le gaspillage, et peu importe qu’elles frappent surtout les moins fortunés !
La loi MAPTAM (Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) est entrée en vigueur le 1er janvier 2018 et elle modifie « la gestion, l’organisation et la mise en œuvre du payant sur voirie », pas dans l’intérêt de l’automobiliste, pris une fois de plus pour une vache à lait…
Et qui, pour le plus grand profit de l’État et des collectivités locales, se voit contraint de jouer à Qui veut perdre des millions ?
Ainsi, après le commerce des radars, un nouveau commerce a vu le jour en France, celui du stationnement (pardon pour le pléonasme) payant !
Et comme certains animaux, le stationnement gratuit, le vrai, est en voie d’extinction.
Car il y a le faux stationnement gratuit, celui des zones bleues où le moindre dépassement des 40 minutes réglementaires vous vaut une amende de 35 €, ou plus, selon les villes.
Gardez bien l’œil sur votre montre !
Contester l’amende, faire valoir ses droits vous coûte encore plus cher, et même deux ou trois fois le forfait initial, car les contestations ou recours que l’on peut faire sont, le plus souvent, rejetés et/ou dirigés vers le tribunal de police, qui vous infligera 75 euros au lieu de 30.

De la même façon, vous pouvez faire valoir vos droits, saisir la CCSP (Commission du contentieux du stationnement payant), une usine à gaz des plus gazantes.
Au lieu des 30 € de l’amende majorée (pardon, du forfait post-stationnement), vous en paierez 75 à 80 ou plus : cela fait cher la minute de stationnement…
Donc, payez et stationnez ou bien stationnez et payez, au choix !
La France n’est pas une dictature, dixit Macron, mais tout y est organisé pour que l’on ne puisse plus contester ses contraventions abusives.
Et le clou de la cocasserie la plus cocasse, ce sont ces maires ou ces élus qui se désespèrent de la désertification des centres-villes, dont la fréquentation est en chute libre.
Car l’automobiliste qui arrive dans une ville (sans métro) pour un rendez-vous, une réunion ou des courses doit chercher, un long moment, une place pour se garer.
Quand il l’a trouvée, foncer à l’ en espérant qu’il n’est pas trop éloigné, qu’il n’a pas, devant lui, deux ou trois personnes ne sachant pas comment l’utiliser et que, dans ce même temps, un agent ne l’a pas déjà verbalisé – c’est fréquent !
Ne pas avoir oublié le numéro de sa voiture, car il faut le taper sur le clavier et l’enregistrer pour qu’on puisse mieux vous contrôler.
Revenir rapidement à sa voiture et mettre le ticket sur le tableau de bord.
Aller à son rendez-vous, sa réunion, ses courses, en ayant pris soin de bien évaluer leur durée.
En cas de durée mal évaluée, se lever au milieu de la réunion et laisser ses interlocuteurs en plan ou le commerçant pour aller vite remettre un autre ticket.
À défaut, recevoir des contraventions et payer, payer encore, c’est bon, la planète Trésor public !
Qui s’étonne, dès lors, qu’à moins d’être Crésus ou un élu de la République avec chauffeur transporté dans sa voiture de fonction aux frais du contribuable l’on déserte les centres-villes pour les centres commerciaux de la périphérie ou des endroits plus accueillants ?

Jean-Pierre Pélaez

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