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dimanche 8 septembre 2019

L’offense faite à Brigitte : et maintenant, balance ton miso !

 
 


Et si on arrêtait un peu la victimisation de Brigitte Macron ?

Attaquer la femme du président de la République – et non la « première dame » – sur son physique est évidemment de la dernière goujaterie.

Une première ? Pas tout à fait.
Brigitte Macron était encore bien jeune, mais les plus anciens se souviennent peut-être de la campagne méchante et calomnieuse dont la femme du Président René Coty (élu en 1953, année de naissance de Mme Macron) avait été victime de la part de certains journaux qui souhaitaient le retour du socialiste Vincent Auriol à l’Élysée.
Mme Coty avait été affublée du surnom de « Madame sans gaine », allusion à ses rondeurs.
René Coty, qui avait sans doute plus d’humour que nos politiques actuels, avait clos la polémique en répliquant : « Ni gaine, sans scandale ! », en référence à la célèbre marque de sous-vêtements féminins de l’époque.
Pour Brigitte Macron – ce qui est une première, disons-le, assez consternante -, c’est que ces attaques sont lancées par des responsables politiques étrangers, en l’occurrence brésiliens.
On est dans le quasi-casus belli.
S’attaquer à Melania Trump, à la limite, ça passerait, mais pas à Brigitte Macron !
Maintenant, entrer dans la surenchère comme le fait Valérie Pécresse, qui, paraît-il, aurait des ambitions nationales, en traitant, sur les réseaux sociaux, Bolsonaro et ses ministres de « bande de soudards grotesques », il ne faut peut-être pas pousser.
Au passage, on n’a pas entendu, jadis, la même Valérie Pécresse s’offusquer qu’un Laurent Ruquier compare Marine Le Pen à un étron.
Certes, Ruquier n’est pas un politique.
Néanmoins, dans notre société médiatique, un Ruquier est tout autant, sinon plus, un « prescripteur moral » que n’importe quel politique coutumier des matinales.
On imagine, d’ailleurs, que ce « bande de soudards grotesques » a dû beaucoup émouvoir les intéressés, si tant est que le tweet ait franchi l’Atlantique et la ligne de l’Équateur.
Et maintenant, c’est la fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, qui vient au secours de sa mère sur les réseaux sociaux.
Rien de plus normal, naturel, humain tout simplement, me direz-vous, qu’une fille défende sa mère parce que Maman est la plus belle du monde, comme chantait Luis Mariano.
Mais Tiphaine Auzière n’est pas sur ce registre filial.
Tiphaine Auzière est une militante : « Nous sommes en 2019 et des responsables politiques ciblent une femme publique sur son physique. Ça existe encore, me direz-vous ? », récite la belle-fille d’Emmanuel Macron qui, visiblement, n’a pas pris de cours de théâtre comme son beau-père.
Bah oui, ça existe, et pas la peine d’aller au Brésil, nous dit Tiphaine Auzière, qui évoque les gloussements sur les bancs de l’Assemblée lorsque Cécile Duflot s’était présentée dans l’Hémicycle vêtue d’une robe à fleurs.
Pire, mais la fille de sa mère ne l’évoque pas, peut-être parce qu’elle ne le sait pas, à la même époque, un élu du Parti de gauche du Sud-Ouest avait traité sur son blog Marine Le Pen de « truie qui chante ».
L’affaire, il est vrai, n’avait pas fait grand bruit et l’on ne se souvient pas que les dames politiques de droite et de gauche aient montré la moindre solidarité féminine à l’égard de la présidente du Front national.
Mais revenons à la tribune de Tiphaine Auzière : « Réagissons. Investissons-nous. Dans nos familles. Dans nos entreprises. Et dans les urnes… […] Pour que tous ensemble, on balance nos misos. »
Que signifie cette injonction, dite sur un ton appuyé, « dans les urnes » ?
Est-ce à dire qu’il y aurait des partis plus misogynes que d’autres et qu’il conviendrait de les « balancer » ?
On aimerait avoir des noms, des exemples.
Une miso point, quoi.

Sans transition, on apprend ce jour que Pierre Cabaré, député LREM de Haute-Garonne, vient de démissionner de la vice-présidence de la délégation aux droits des femmes.

France 3 Occitanie révèle qu’il ferait l’objet d’une enquête préliminaire pour harcèlement moral et sexuel sur des collaborateurs parlementaires.

Georges Michel

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