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samedi 24 août 2019

Macron et Bolsonaro : la guerre du feu aura-t-elle lieu ?

 
 

 
Cela faisait longtemps ; d’ailleurs, on en était presque inquiet.

Longtemps qu’Emmanuel Macron n’avait pas sorti son pistolet à bouchon.

Il a promis qu’il ne s’en servirait plus contre les Français, alors, il se lance « à l’international ». Autrefois, la France provoquait le monde en faisait péter sa bombe dans le Pacifique.
Aujourd’hui, c’est à coup de tweets.
Pas certain que cela concoure mieux à la paix du monde.
La cible d’Emmanuel Macron ? Bolsonaro.
Bolsonaro, réincarnation d’Attila à la mode brésilienne.
Avec Attila, c’est l’herbe qui ne repoussait pas là où il passait.
Avec  Bolsonaro, moins d’un an après son élection, c’est la forêt amazonienne qui part en fumée.
En effet, la forêt amazonienne, poumon de la planète, selon la formule consacrée, subit actuellement de terribles incendies.
Depuis le mois de janvier, plus de 74.000 incendies auraient été recensés, selon Le Monde. Une hausse de 84 % par rapport à 2018.
Comparé à la France, évidemment, c’est énorme : seulement 4000 feux de forêt par an en France, principalement dans le sud du pays, si l’on en croit un article de Libération de juillet 2017, pour une surface de quinze millions d’hectares soit 150.000 kilomètres carrés (dossier de presse 2019 de la Direction générale de la Sécurité civile « Protéger nos forêts contre les incendies »).
La forêt amazonienne sur le territoire brésilien, c’était, en 2005, 3,5 millions de kilomètres carrés, soit 23 fois la surface de notre forêt !

74.000 incendies pour 3,5 millions de kilomètres carrés, c’est en gros 1 incendie pour 46 kilomètres carrés.
En France, avec 4000 incendies pour 150.000 kilomètres carrés, c’est 1 incendie pour 37 kilomètres carrés.
Je sais que l’on fait dire ce que l’on veut aux chiffres, mais bon, cette comparaison n’est pas inintéressante…
Mais on ne va pas faire ici un débat comparatif, ni même essayer de disculper le nouveau président brésilien.
Du reste, la destruction de la forêt amazonienne n’a pas attendu cet affreux populiste.
Que Bolsonaro ne soit pas un fanatique de la préservation de la nature, c’est fort possible.
En revanche, cela autorise-t-il Emmanuel Macron à s’ériger en défenseur mondial de la nature en invitant par tweet les participants du G7 à discuter de ce problème qui, sans nul doute, n’est pas des moindres ? « Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20 % de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence ».
Alors même que le Brésil ne participe pas à ce sommet…
On a connu plus diplomatique : effectivement, c’est une crise internationale provoquée par Emmanuel Macron !
Souhaite-t-il d’ailleurs instaurer un droit d’ingérence environnemental, à l’imitation du droit d’ingérence humanitaire inventé par Kouchner en son temps ?
On imagine bien que le président brésilien ne pouvait pas rester inerte à ce qui a toute l’apparence d’une attaque au principe de souveraineté d’un grand pays.
Sa réaction brutale a donc été à la hauteur de la goujaterie macronienne : « Je regrette que le Président Macron instrumentalise un problème interne au Brésil et aux autres pays amazoniens, ce pour en tirer un avantage politique personnel ».
Dans un second tweet, Bolsonaro s’est fait plus diplomate, se disant ouvert au dialogue et soulignant le fait que ces incendies étaient criminels mais qu’ils auraient été déclenché par des ONG, souhaitant attirer l’attention après la décision du gouvernement brésilien de suspendre les subventions destinées à la préservation de la forêt amazonienne.
Cela reste évidemment à prouver !
Une aubaine, en tout cas, pour Emmanuel Macron, qui déclare ce 23 août que Bolsonaro a « menti » sur ses engagements sur l’environnement.

Ce qui reste à prouver aussi mais aubaine à l’évidence pour dénoncer le Mercosur qui, fin juin, était « un bon accord » pour Macron.

Une façon, sinon de ralentir la destruction de la forêt amazonienne, mais de faire cesser la destruction, ou tout du moins la dégradation, des permanences de ses députés, nos agriculteurs étant déjà vent debout contre le CETA.

Georges Michel

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