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lundi 8 juillet 2019

Après les retraités, les anciens combattants seront-ils rackettés ?

 
 
 



Les magistrats de la Cour des comptes ne sont pas les plus à plaindre dans la fonction publique : en 2018, leur salaire mensuel net se situait, selon leur ancienneté, entre 4.220 et 9.250 euros.

Très scrupuleux lorsqu’il s’agit de l’argent des autres, ils ne sont pas avares de recommandations pour faire des économies.

Dernière trouvaille, annoncée par Valeurs actuelles : la Cour des comptes voudrait supprimer les avantages fiscaux des anciens combattants.
Elle remet en cause le dispositif de retraite mutualiste du combattant, destiné aux titulaires de la carte du combattant ou de la médaille de reconnaissance de la nation ainsi qu’aux personnes reconnues comme victimes de guerre (conjoints, enfants ou parents d’un ancien combattant « mort pour la France à titre militaire »).
Elle souhaiterait revoir les avantages fiscaux qui y sont attachés et supprimer la majoration annuelle, effectuée légalement en fonction de l’inflation.
Il paraît que Bercy est intéressé par cette proposition, mais le ministère des Armées s’y oppose catégoriquement…
Les recommandations de la Cour des comptes ont beau être rarement suivies d’effet, fussent-elles justifiées, cette mesure s’inscrit dans la ligne des efforts constamment demandés aux retraités, sous prétexte de solidarité avec les actifs.
La prochaine réforme des retraites n’est-elle pas censée être « plus simple, plus juste pour tous » ?
Si elle est adoptée, les Français, dont l’unique obsession n’est pas d’amasser le plus d’argent possible, s’apercevront que le système actuel, perfectible, est sans doute plus équitable.
Pourquoi les anciens combattants seraient-ils mieux traités que les péquins ?
Peut-être, justement, parce qu’ils ont combattu pour défendre leur patrie.
De nos jours, ce n’est pas dans le vent.
Il est plus valorisant de se revendiquer comme citoyen d’Europe ou du monde que citoyen français. Le mot de « patrie » est ringard, voire suspecté de quelque penchant nationaliste.
On sait bien que, depuis que François Mitterrand l’a dit, « le nationalisme, c’est la guerre », même si sa longue carrière démontre que sa formation et ses amitiés n’étaient pas dénuées de « nationalisme ».
Bercy, toujours à l’affût de recettes, accueille ces propositions d’économie avec le cynisme tranquille de ceux qui dépouillent les Français, surtout les moins riches, dans l’intérêt général.
Le gouvernement pourrait laisser faire : les anciens combattants ne sont pas très nombreux, la plupart âgés, et ils ne manifesteront pas dans la rue comme les gilets jaunes.
Quant à Macron, qui joue au patriote pour récupérer l’électorat de droite, suscitant les envies de Trump par ses défilés du 14 Juillet, prônant un service national universel (de 15 jours) avec lever des couleurs et « Marseillaise », ce ne serait pas la première fois que ses actes contrediraient ses paroles.
Après tout, les anciens combattants ne sont utiles que pour les commémorations.
Le reste du temps, c’est une charge pour la nation.
Si les recommandations de la Cour des comptes devaient être prochainement suivies, ce serait un signe supplémentaire du mépris d’un gouvernement technocratique pour tout ce qui n’est pas rentable.

Ah, si seulement on pouvait remplacer la machine à calculer qui leur sert de cerveau par un supplément d’âme !

Philippe Kerlouan

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