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mardi 18 juin 2019

“Recule, Recule !”

 
 
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institutjustice

Chère Madame, cher Monsieur,

Depuis quelques semaines, une vidéo tournée début mai, dans le quartier Saint Michel, à Bordeaux, circule.

On y voit une voiture siglée Police nationale et une voiture banalisée, arrêtées dans la rue.

Il y a beaucoup de monde autour.
L’ambiance est hostile…
Puis des projectiles commencent à fuser de partout en direction des voitures.
Un policier tente de se dégager à l’aide d’un aérosol de défense.
Mais les projectiles pleuvent de plus en plus nombreux, on entend des cris.
La situation devient totalement incontrôlable et expose la vie des policiers.

« Recule, recule ! » crie un policier au chauffeur de l’une des voitures.
Les véhicules finissent par s’en aller rapidement, sous les cris et un tir nourri de projectiles.





Cette vidéo n’a pas été tournée dans l’une de ces centaines de « cités sensibles » qui sont autant d’enclaves dans lesquelles la police ne pénètre plus, sauf en montant des opérations « coup de poing », quasi militaires…

Nous sommes dans le centre-ville de Bordeaux.
Une ville prospère, autrefois réputée pour sa douceur de vivre.
Mais hélas, même ici, la situation se dégrade à vue d’œil.

« Ce quartier, c’est la guerre ! J’avais écrit trois fois à Juppé pour le signaler, mais personne ne fait rien. J’ai peur. Parfois, je ferme avant l’heure normale tellement ça chauffe. Ce quartier, c’est mauvais, mauvais, mauvais ! », explique un cafetier de Saint-Michel au journal Sud-Ouest.

Il veut aujourd’hui vendre son établissement et partir de ce quartier.
Mais qui voudra le lui acheter ?
Jeudi soir, deux groupes d’une vingtaine de personnes se sont affrontés place Meynard, au milieu des terrasses de café bondées.
Ils étaient armés de battes de base-ball, de clés à molette, de lames de cutter, de barres de fer pour une véritable guérilla urbaine en pleine ville de Bordeaux…
Nombre de témoins de cette rixe violente évoquent un conflit entre « les Albanais et les Algériens ». D’autres parlent de « conflits entre clandestins d’origines différentes », selon Sud-Ouest.
Toujours est-il que ce sont les commerçants et les riverains qui n’en peuvent plus et se retrouvent au milieu de ces affrontements.
Et la police semble bien impuissante.
Obligée de reculer devant les voyous, d’abandonner le terrain pour ne pas se faire lyncher, comme sur la vidéo que j’évoquais.

Voilà où nous en sommes…

La délinquance a prospéré dans certains quartiers situés à l’écart des centre-ville, à partir des années 1970.
Puis les trafics, les délits et même les crimes graves se sont multipliés.
Aujourd’hui de nombreux quartiers sont devenus quasiment impénétrables. Ce sont les plaques tournantes d’un gigantesque trafic de drogue qui inonde toute la France.
Actuellement environ 1 400 quartiers relèvent de la « politique de la ville », ce qui représente cinq millions et demi de personnes.
Et on découvre de nouveaux « quartiers sensibles » presque tous les jours, au gré de l’actualité des crimes, délits ou autres fait-divers comme on les appelle dans la presse…

Désormais l’insécurité chronique et la violence gagnent même les campagnes comme les centre-ville.
Y compris dans des parties du territoire jusqu’alors plutôt épargnées, comme à Nantes ou Bordeaux…
On pourrait penser qu’avec une telle situation la sécurité et la justice devraient être la priorité de nos dirigeants.

Vous savez qu’on en est encore très loin…

Emmanuel Macron a renoncé à sa promesse de construire 15 000 places de prison supplémentaires durant son quinquennat.
Madame Belloubet produit des réformes qui sont dans la droite ligne de Christiane Taubira et réussit même à faire plus laxiste encore !
Et si Christophe Castaner s’est montré très ferme envers les « gilets jaunes » on ne l’entend guère concernant ces zones de non droit qui gangrènent notre territoire…

Mais vous le savez, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
À l’Institut pour la Justice nous n’acceptons pas cette politique de l’autruche.
La situation est grave et nous n’avons pas peur de le dire tout haut, malgré tous ceux qui préfèrent détourner le regard, pour ne pas avoir à agir.
Et vous, détournez vous le regard ?
Si vous m’avez lue jusqu’ici, c’est sans doute que vous êtes sincèrement inquiets et en colère et que vous soutenez notre action.
À l’IPJ, nous ne cesserons pas de nous battre pour changer cette situation qui nous menace tous désormais.
Nous ne cesserons pas de dénoncer les dysfonctionnements de notre justice et de proposer des solutions pour y remédier.
Vous pouvez compter sur moi.
Avec tout mon dévouement,

Laurence Havel

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