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vendredi 7 juin 2019

Les territoires perdus de la République

 
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Chère Madame, cher Monsieur,

« Depuis quelque temps, la vie dans mon quartier vie est devenue un enfer.


Les vendeurs de drogue sont partout. Ils tiennent les halls d’immeubles.

Ils ne se cachent même plus pour se livrer à leurs trafics.
Et maintenant ils se font la guerre.
On entend des coups de feu. Ils se sont même attaqués au commissariat de police !
Je suis terrorisée en pensant que ma petite fille rentre à pied de l’école chaque jour…

Qu’est-ce qu’on peut faire…? »
Voilà ce que me racontait il y a peu une de mes amies, les larmes aux yeux et épuisée par des nuits d’insomnie.
Elle habite un quartier nommé la Haie-Griselle, à Boissy-Saint-Léger en banlieue parisienne.
La Haie-Griselle était un quartier dans lequel il faisait plutôt bon vivre lorsqu’elle y a emménagé. Aujourd’hui, il fait la « Une » des journaux. Toujours à la rubrique « faits-divers ». 
 
La guerre des gangs y fait rage pour s’approprier le territoire et contrôler le trafic de drogue.

Comme le rapportait le journal Le Parisien, un homme que la police surnomme « le boss des halls », parce qu’il contrôle le trafic du quartier, a été abattu, dans la nuit du 4 au 5 mai, à coups de pistolet de gros calibre.
 
Depuis, tous les habitants du quartier vivent dans la peur des représailles, de l’embrasement et de la guerre des gangs.

 
Des armes de gros calibre ont été saisies dans la cité et les « jeunes » harcèlent les policiers.
Des cocktails explosifs ont été lancés dans l’enceinte du commissariat, et quelques jours plus tard, trois policiers ont été intoxiqués après le jet de trois bouteillesremplies d’acide.

 
Des CRS ont même été appelés en renfort…… pour sécuriser le commissariat et protéger les policiers !

Des policiers qui protègent des policiers. Et un jour, on finira peut-être par faire appel à l’armée…
Mais au milieu de tout cela, il y a surtout les malheureux habitants du quartier qui ont peur, qui sont menacés et qui crient leur colère et leur détresse.
Des mères de famille courageuses ont organisé une marche « pour la sécurité ».

On pouvait lire sur leurs banderoles : « Monsieur le préfet nous voulons vivre en sécurité dans notre quartier ! Donnez-nous les moyens de nous protéger… »
On ne peut que les applaudir et les approuver.

Et aussi s’indigner de la manière dont les pouvoirs publics ont abandonné à la criminalité ces quartiers autrefois tranquilles.

Car ce qui arrive au quartier où vit mon amie est malheureusement une histoire tristement commune, qui se répète en ce moment même dans des centaines d’autres cités en France.
Beaucoup de policiers de terrain expliquent que c’est en 2005 que tout a vraiment basculé. Souvenez-vous des émeutes des « banlieues » qui avaient embrassé la France.


L’un de ces policiers témoigne, dans le livre de Frédéric Ploquin « La peur a changé de camp » (Albin Michel, 2018) : « Tout le monde a eu tellement peur d’une subite bascule que les comportements ont changé. Depuis, les chefs de service ne veulent surtout pas de bordel dans leur commune. Le mot d’ordre, c’est de ne pas approcher certains quartiers pour éviter que ça ne s’enflamme. Avant 2005, quand on était en difficulté sur un secteur, on revenait sur place à vingt. Depuis on a tendance à s’abstenir. »

Les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir :

Les voyous se sont promptement emparés des territoires abandonnés par les pouvoirs publics.
ils sont devenus des « caïds » puis les véritables « boss » de quartiers entiers
des millions de citoyens honnêtes se sont retrouvés livrés à la loi du plus fort, et à cette jungle que l’on appelle « le code des banlieues » où ce n’est pas la loi de République qui s’impose.
Un « cadre reconnu de l’appareil de renseignement français » (Frédéric Ploquin, « La peur a changé de camp », Albin Michel, 2018) explique :

« La vérité, c’est que certains voyous sont clairement entrés dans une logique de harcèlement et de confrontation avec la police.
Le voyou traditionnel menait son activité prédatrice, mais il était assez intelligent pour ne pas attaquer frontalement la police. Ses héritiers consacrent une partie de leur temps à une activité d’intimidation des forces de l’ordre. Ils agissent pour préserver leur territoire, mais aussi parce qu’ils perçoivent la police comme un gang adverse. (…) Leur but, c’est de sanctuariser un maximum leur territoire pour y développer le business et de s’affirmer comme des caïds féodaux. »

La situation est très grave. Gérard Collomb, l’ancien ministre de l’Intérieur, le reconnaissait au moment où il a démissionné, en octobre dernier : « aujourd’hui dans ces quartiers c’est la loi du plus fort qui s’impose, celle des narcotrafiquants et desislamistes radicaux, qui a pris la place de la République. »

Et il ajoutait : « on vit côte à côte et je le dis, moi je crains que demain on ne vive face à face, nous sommes en face de problèmes immenses. »


Et on sait bien, comme tout le monde, que la plupart des terroristes islamistes qui nous frappent sont issus de ces « territoires perdus de la République », de ces « banlieues » où l’on a abandonné le pouvoir aux caïds et aux islamistes.
 
À l’IPJ cela fait longtemps que nous alertons sur cette situation explosive.
Et si nous nous réjouissons que notre diagnostic soit maintenant partagé au plus haut niveau de l’État nous aimerions voir de vraies solutions mises en œuvre.

Car il n’y a pas de fatalité. Les solutions existent. Nous les connaissons.
Mais elles demandent du courage politique pour être mises en œuvre, et de rompre avec l’idéologie laxiste qui règne largement sur notre système pénal.

Vous pouvez compter sur nous pour nous battre plus fort que jamais, pour ne pas lâcher nos dirigeants et marteler nos solutions.

La résignation ne fait pas partie de notre vocabulaire.

Je veux pouvoir dire à mon amie que l’IPJ agit pour protéger les honnêtes citoyens.

Nous n’avons que vous pour agir.

Avec tout mon dévouement,

Laurence Havel

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