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mercredi 19 juin 2019

Nord: Un «observatoire des pratiques policières» vient d’être créé à Lille

 
 
Une manifestation de «gilets jaunes» à Lille.

Une manifestation de «gilets jaunes» à Lille. — M.Libert / 20 Minutes            
 
La Ligue des droits de l’homme et plusieurs syndicats sont à l’origine de cet observatoire   

 
  • Un observatoire des pratiques policières a été lancé à Lille.
  • L’initiative vient de la Ligue des droits de l’Homme et de plusieurs syndicats.
  • Plusieurs autres devraient voir le jour en France comme c’est déjà le cas à Toulouse.

La section lilloise de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le syndicat Sud Solidaires et la branche locale du Syndicat des avocats de France (SAF) ont lancé, mardi, l’ Observatoire lillois des pratiques policières (OLPP).
Des initiatives similaires ont déjà été prises ailleurs en France, notamment à Toulouse.
Une démarche « nécessaire » selon les fondateurs qui dénoncent un « contexte d’augmentation de la répression policière » remontant à la loi travail.

« On a substitué la répression au dialogue »

Le texte fondateur de l’OLPP affirme que le « mouvement des gilets jaunes fait l’objet d’une répression inédite », que les manifestants « subissent des interpellations massives et arbitraires » et que les techniques employées par la police tendent à « entraver la liberté de manifester ».
« On a substitué la répression au dialogue et l’on a clairement observé le renforcement de la violence des policiers, notamment en raison des armes utilisées », assure Gérard Minet, de la LDH.




Partant de ce postulat, l’OLPP va envoyer sur les manifs des observateurs qui se focaliseront sur l’action des forces de l’ordre : « Le but est d’observer, filmer et photographier les policiers.

Chaque charge, chaque utilisation de gaz, chaque utilisation de LBD, chaque interpellation…
Ces données seront répertoriées dans une grille pour être analysées », détaille Julien O’Miel, universitaire.
« Nous regarderons aussi ce qui se fait en amont et en aval, les arrêtés préfectoraux et les suites judiciaires, toute la chaîne de répression », ajoute l’avocate Muriel Ruef.

 « Aucune manifestation n’a été interdite à Lille »

L’a priori de départ étant que oui, des directives sont données pour limiter le droit de manifester.
A cela, le préfet du Nord, Michel Lalande, rétorque que « depuis le début du mouvement, chaque samedi, aucune manifestation n’a été interdite à Lille et dans l’ensemble des villes du département ». « Certes, répond Edward Millot du syndicat Sud, mais tout est fait pour dissuader les personnes de venir manifester ».





Pour Arnaud Boutelier, du syndicat Alliance police, « il faut que l’observation se fasse dans les deux sens.

Là, il s’agit simplement de stigmatiser les policiers », déplore-t-il.
Pour l’OLPP, il n’est pas question de cela : « Nous voulons objectiver les pratiques policières avec ces données.
Pouvoir montrer leur évolution sur un temps long ou être capable dire qu’il s’est passé ça à tel endroit et à telle heure », se défend Muriel Ruef.

Chaque partie se retrouve néanmoins sur un point : la peur des dérives.
« Avec la mise en place de toutes ces directives et lois liberticides, on peut se poser la question de l’avenir des mouvements sociaux », craint Gérard Minet de la LDH.
« Ce sont des données à sens unique. Sans contrôle de ce qui sera diffusé, cela n’aura d’autre conséquence que d’attiser la haine des policiers », insiste le syndicat policier.

source

Via fabie

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