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mercredi 26 juin 2019

Il ne faut plus sauver le soldat Benalla!

 
 



Alors qu’en ce début d’été, la canicule s’installe en France, le feuilleton de « l’affaire Benalla » se poursuit au rythme d’une saga américaine.

Ainsi, le dernier épisode en date vient de voir se produire deux rebondissements majeurs.

Tout d’abord, le lâchage en règle du garde du corps présidentiel par l’une des actrices principales de la série.
En effet, Brigitte Macron, lors de son interview sur RTL par Marc-Olivier Fogiel, a déclaré sans rougir qu’elle « avait eu très peu affaire à lui ».
Mensonge éhonté, lorsque l’on sait le nombre de fois où ils ont été vus ensemble, ainsi que la place que tenait Benalla dans la vie privée du couple élyséen.
Mais sans doute, au château, considère-t-on désormais qu’il est grand temps de mettre de la distance avec celui qui est en voie de devenir le « sparadrap du capitaine Haddock » pour un Jupiter rebaptisé, au cours de la même interview et par la même première dame, « Atlas ».
Encore quelques semaines et Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, aussi à l’aise avec les accommodements avec la vérité qu’avec ses propos souvent iconoclastes, jurera qu’Alexandre Benalla n’a jamais existé.
Et puis, il y a les investigations en cours.
C’est ainsi que l’on apprend, au détour de l’émission « Envoyé spécial » sur France 2, qu’un second coffre-fort, installé à l’Élysée et appartenant à Benalla, aurait été discrètement vidé en juillet 2018. Bien entendu, le bal des menteurs se poursuit.
Et chacun des acteurs de cette mauvaise pièce politico-policière se renvoie la patate chaude, jurant n’avoir jamais eu connaissance de rien.
Cette fois-ci, c’est un certain Chokri Wakrim, militaire de son état et concubin de l’ancienne cheffe de la sécurité de Matignon, qui joue les balances, tout en précisant : « Ma camaraderie [avec Benalla] s’arrête là. ».
Second lâchage en règle.
Enfin, c’est au tour de Michèle Marchand, dite « Mimi », à la tête de plusieurs entreprises de presse et gardienne de « l’image » du couple présidentiel, de nier, contre toute évidence (dont le témoignage du principal intéressé), avoir hébergé Benalla chez elle, toujours en juillet 2018.
Cette affaire Benalla, qui aurait pu être une affaire d’État à condition que l’on se trouve au cœur d’une République exemplaire, ne débouchera en réalité sur rien.
Peut-être l’ancien protégé de Macron se retrouvera-t-il face à ses juges et devra-t-il répondre de certains de ses actes.
Sa participation, sans droit ni titre, à une opération de police, place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018, sera sans doute ce qui sera le plus facile à juger.
Pour le reste – nous le voyons au fil des révélations -, nous nageons en plein mensonge.
Mensonge d’ailleurs érigé en mode de gouvernement.
C’est ainsi qu’au plus haut sommet de l’État, nul ne s’embarrasse plus avec la vérité.
Rappelons-nous, il y a seulement quelques mois, la déclaration de ce député LREM (Patrick Vignal, pour ne pas le citer), qui déclarait sans la moindre retenue que pour « donner de l’espoir au Français » », le mensonge était parfaitement admissible.

Les Français n’ont donc rien à attendre de ce gouvernement et de ce Président aussi sectaire que cynique.
Celui qui devait changer la politique et faire émerger un nouveau monde n’a, en vérité, qu’accentué ses traits les plus abominables et les plus repoussants.
Mais ne soyons pas dupes : Benalla fera sans aucun doute, et comme beaucoup d’autres avant lui, sa traversée du désert.
Puis, un jour, il réapparaîtra subitement, blanchi comme par miracle, et comme seul le milieu politique français sait le faire, il évoquera « un droit à l’oubli ».

Le dernier à nous avoir fait le coup n’est-il pas un certain Juppé, avant de rejoindre le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction de notre pays ?

Olivier Damien

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