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vendredi 25 janvier 2019

Macron a pris les Gilets jaunes au Judo

 



Tout le monde le sait : au Judo, il faut savoir utiliser la force de l’adversaire pour le faire tomber et le vaincre. C’est exactement ce qu’a fait le président de la République. Et avec maestria.

 
D’abord, l’exposition publique. Ils veulent du débat public ?
Faisons du débat public !
Mais profitons-en pour en faire une démonstration de mes talents.
Après tout, c’est mon prédécesseur qui avait raison : ce ne sont que des sans-dents, non ?
Alors je vais leur faire un show.
Je vais leur montrer ce que c’est qu’une tête bien faite et bien pleine issue des meilleures écoles de la République.
Et tout ça, on va le diffuser en direct sur les chaînes info, ok ?
En direct, les enfants !
Pendant des HEURES !
Comme ça, non seulement je bloque l’info, je masque l’info, mais même, je FAIS l’info, je SUIS l’info !
Pendant 6, 7 heures d’affilée !
Ensuite, il y a la vanité.
Ah. Les sans-dents sont fiers de passer à la télé, non ? Ca commence à les griser !

Ils en veulent de plus en plus.
Is veulent aller sur les plateaux. Etre sous les projecteurs.
Et finalement… que vont-ils vouloir ? ils vont vouloir se présenter à la prochaine élection qui passera par là ! Ce seront les Européennes ? Pas de problème ! Ils vont y aller !
Et s’ils y vont… ils pirateront les voix des partis de contestation : les voix de Le Pen et de Mélenchon !
Tout bénef’, les enfants, tout bénef ! Mécaniquement, si les Gilets font une liste… la nôtre va monter ! Et imaginez s’ils en font deux ! Trois !
Macron aura fait plus fort que Louis XVI. Il se sera dépêtré d’une situation qu’on annonçait inextricable. Il y a trois raisons à cela.
  1. Les Gilets jaunes ont des revendications particulières. Bien sûr, médiatiquement, ils font parler du RIC ou de l’ISF. Mais au quotidien, si vous discutez avec eux, le mot qu’on entend le plus est “moi”. Les Gilets jaunes ont tous une histoire – la leur – à raconter. Une histoire de frustrations, d’échecs et d’injustice. Face à ces particularismes, Macron oppose des réponses structurelles, générales, étatiques, opérationnelles. Il est à la tête d’un pays, pas d’une assoc’ de quartier. Donc, il part forcément gagnant. Avant même d’avoir ouvert la bouche.
  2. Mis à part Etienne Chouard, leur mouvement est totalement exempt de figures intellectuelles. Personne. Pas l’ombre d’un philosophe. Pas de grand avocat. Pas d”écrivain majeur. Rien. Juste un type qui fait du tuning de voitures et deux ou trois loufoques qui disparaitront aussi vite qu’ils sont venus. La Révolution française, elle, était portée par des intellectuels, des penseurs, des juristes, qui maniaient le mouvement.
  3. Personne dans les allées du pouvoir ne soutient le mouvement. Il n’y a pas de fronde dans les allées des ministères. Pas de 5ème colonne à l’Elysée. Donc, aucun danger pour la république, même si elle aime se faire peur.
Avec la complicité de la télé, Macron aura réussi là où Louis XVI a échoué.
Le mouvement est scindé en parcelles, il se subdivise à chaque seconde.
Les “Actes” vont se succéder, de moins en moins violents, ressemblant de plus en plus aux manifs habituelles que connaissent les pavés de France.
Un truc pépère. Entre amis. Comme ça, pour se créer des souvenirs communs.

Des souvenirs de la France qui s’en va.

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