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mardi 11 décembre 2018

Pendant les annonces de Macron, le Sénat a allégé l'exit tax

 
 




 
 
À 19h, la chambre haute du Parlement avait effectivement approuvé une mesure proposée par Emmanuel Macron au mois de mai dernier: la suppression, puis l'allègement de l'exit tax.
Cette disposition, qui permettait de taxer à hauteur de 30% les plus-values réalisées via la vente d'actions par des Français riches et domiciliés à l'étranger, a ainsi été très largement assouplie.
Au lieu d'être applicable pendant les quinze ans suivant le déménagement des citoyens concernés, elle ne l'est plus que pendant deux à cinq ans.
Un cadeau fiscal facilitant l'exil de certains de nos compatriotes les plus fortunés, comme l'ont regretté les sénateurs de gauche, qui ont tenté de faire barrage à la mesure défendue par la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher en déposant des amendements de suppression.
Sans succès.

Un hasard malencontreux du calendrier législatif auquel n'ont pas manqué de faire référence certains responsables politiques invités à commenter l'allocution présidentielle.
Ainsi, alors qu'il était en plateau sur France 2, le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a expliqué que le gouvernement avait des sommes considérables à sa disposition, pour financer des mesures sociales par exemple.
Évoquant notamment le CICE ou les cadeaux fiscaux faits aux grandes fortunes, il a donc également parlé du vote survenu un peu plus tôt au Sénat.
 "Ce soir, le Sénat, à 19h aujourd'hui, en pleine crise des gilets jaunes, a voté la fin de l'exit tax.
C'est-à-dire que désormais, vous pouvez partir de France -et donc vous exiler fiscalement- et vous n'avez même plus à payer d'amende..." a regretté Olivier Faure.


De la même manière, un peu plus tard sur BFMTV, Olivier Besancenot, deux fois candidat à l'élection présidentielle sous l'étiquette de la LCR et du NPA, a fait remarquer ce timing bien malvenu.
"Y'a pas eu un vote là, il y a quelques heures au Sénat, sur les exilés fiscaux?", a-t-il demandé.
Soutenu dans son argument par l'ancienne journaliste du "Média" Aude Rossigneux, et après que le secrétaire d'État auprès du ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a détaillé les annonces d'Emmanuel Macron, Olivier Besancenot a poursuivi: "C'est-à-dire que ceux qui fraudent et qui sont susceptibles de recevoir une amende, eh bien finalement il y a un vote qui fait que ces gens ne vont pas être sanctionnés."
"C'était il y a deux-trois heures. Au même moment où vous nous faites ce type de discours, où vous faites le service après-vente", a-t-il continué à l'adresse d'Olivier Dussopt.
Une conjonction malheureuse qu'ont également notée de nombreux internautes et journalistes sur les réseaux sociaux.




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