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dimanche 18 novembre 2018

Gilets jaunes : il n’y a pas que le carburant !

 
 



Depuis que le mouvement des gilets jaunes prend de l’ampleur, la propagande gouvernementale tente, en vain, de désamorcer la colère, d’une part en expliquant le bien-fondé de ses augmentations du carburant, d’autre part en proposant aux automobilistes des solutions toutes plus stupides les unes que les autres.


Sur le bien-fondé des augmentations, justifiées par un souci écologique : il s’agirait de préserver la santé de nos concitoyens qui respirent du diesel et de préserver la planète qui souffre d’un réchauffement climatique censé être dû aux émissions de carbone.
Mais l’argument ne convainc personne et il est vrai qu’il faut être bête, ou opportuniste en marche et dans l’attente d’une promotion, pour le gober.
Car, enfin, mis à côté des énormes cargos qui ramènent produits de Chine, pommes et poires d’Argentine et gigots d’Australie, ou bien des avions qui promènent touristes, hommes d’affaires, ministres et chefs d’État dans le monde entier, le pauvre automobiliste français est un bien piètre pollueur et son agonie ne va pas changer grand-chose !
D’autant qu’à l’échelle de la planète, la superficie de la France est un confetti !
À moins que vents et nuages ne s’arrêtent à nos frontières, qui d’ailleurs n’existent plus…
Et lorsqu’on apprend, pour finir, que sur le pactole récolté par l’État, à peine un peu plus de 10 % sont affectés à la transition écologique, c’est bingo !
Là, tout le monde rigole et même les propagandistes de la télévision se mettent à bafouiller…

Sur les solutions proposées, à grand renfort de publicité et reportages quotidiens des chaînes publiques, BFM TV et autres : elles sont sans conteste d’une cocasserie extrême.
Par exemple, la dernière, sur France 2 : acheter une voiture à hydrogène !
Mais la moindre de ces voitures coûte plus de 65.000 euros, et le moteur fonctionne avec des batteries au platine qui valent le même prix que l’or !
Et pour les recharger, on compte une dizaine de pompes dans toute la France.
Même avec une prime de 2.000 €, doublée par le Premier ministre, ça fait cher le véhicule pour un budget modeste !
Cela rappelle l’argument que l’on a prêté à Marie Antoinette en 1789 et que Nicolas Dupont-Aignan rappelait justement : « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! »
Si vous ne pouvez pas payer le diesel surtaxé, achetez-vous une voiture à 65.000 € !
Plus accessible, la voiture électrique, à partir de 30.000 euros seulement, c’est donné, mais les batteries sont encore plus polluantes – on se demande déjà ce qu’on en fera dans quelques années. Qui plus est d’une autonomie ridicule et d’un temps de rechargement plutôt long !
Enfin, quelques ministres se joignent au concert et, depuis leurs voitures de fonction, appellent les Français à marcher, rouler à vélo ou en trottinette.
Heureusement, on annonce des chèques-énergie et autres gadgets sociaux pour les plus pauvres — la classe moyenne, elle, peut payer à l’infini ! — mais les conditions pour les obtenir sont tellement complexes et drastiques qu’on se demande qui aura droit à ces hypothétiques largesses.
Bref, que ce soit à la justification écologique ou aux mesures proposées, la réponse populaire est quasi immédiate : « Ce gouvernement nous prend pour des cons ! »
Réponse que nos brillants esprits qualifient de propos populiste, et qu’il est pourtant difficile de contester.
En fait, ce gouvernement ne veut pas voir une chose qui apparaît évidente à tous : plus qu’une réaction à l’augmentation des carburants, le mouvement des gilets jaunes traduit une exaspération profonde et le rejet d’une politique injuste qui écrase de taxes, de réglementations absurdes, de péages, de contraventions et d’augmentations en tous genres les Français, qui rend notre pays de plus en plus invivable et qui, au fil des ans, ne s’attaque jamais aux vrais problèmes.

Non, les gilets jaunes ne sont pas dans la rue que pour la baisse du carburant : c’est le mépris de ce Président et de son gouvernement, et de ceux qui les ont précédés, c’est l’état de leur pays qu’instinctivement, viscéralement, ils ne supportent plus…

Jean-Pierre Pélaez

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