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samedi 15 septembre 2018

Orly : expulsée de son logement, elle dort dans sa voiture

 

Orly. Expulsés de leur logement à Livry-Gargan (93), Sarah, son mari et sa petite fille Méllina vivent dans leur voiture depuis deux mois. LP/Charlotte Follana

Charlotte Follana| 13 septembre 2018, 18h06 |


Il y a deux mois, Sarah a quitté son logement qu’elle louait depuis deux ans dans le 93. Dans l’attente de retrouver une habitation sociale, elle doit se résoudre à dormir dans son véhicule.
 
Emmitouflée dans sa couverture à l’arrière de sa voiture, Sarah vit une situation intenable depuis deux mois.
Expulsée de son logement à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), elle a dû se résoudre à dormir dans sa voiture.
Son bail de 2 ans n’a pas pu être renouvelé.
Le propriétaire souhaitait mener des travaux de rénovation, la bâtisse présentant des problèmes d’insalubrité et de sécurité.
Pour Sarah, c’est le coup de massue.
Elle n’avait pas anticipé ce déménagement et se retrouve ainsi à la rue.
Les meubles laissés sur place, c’est avec seulement quelques affaires qu’elle affronte cette galère.
Avec sa petite famille, elle doit donc faire appel au système D pour retrouver un logement social.
Car ni ses demandes en mairie d’Orly où elle travaille, ou dans les hébergements sociaux ne sont acceptées.
« Mon cas ne serait pas prioritaire, déclare la jeune femme de 29 ans. Le 115 ne décroche pas et les centres sociaux manquent de place », souffle-t-elle.
Pourtant, elle a une petite fille de 18 mois.
En CDI comme secrétaire dans une entreprise d’Orly, Sarah gagne 1 200 € par mois tandis que son mari touche le chômage à hauteur de 1 000 €.
« On ne demande pas de l’argent car on peut payer un loyer. On réclame seulement un logement décent surtout pour le bien de notre fille », crie-t-elle.
A l’heure où Emmanuel Macron a présenté son plan de lutte contre la pauvreté.
Le président a annoncé la fusion des aides sociales en « un revenu universel d’activité » qui sera mis en place en 2020.
Dans sa petite voiture, cette mère a aménagé comme elle le pouvait son nouveau lieu de vie précaire. « Je m’allonge sur la banquette arrière, mon mari utilise le siège conducteur pour dormir. Ma fille a son siège bébé », décrit celle qui s’inquiète à l’approche de l’hiver.
« En ce moment, il fait chaud donc ça va mais si la situation ne se règle pas rapidement, je crains les basses températures », soulève-t-elle.
Sans parler de ses crises d’asthme qui se sont accentuées depuis qu’elle habite dans son véhicule.
 
L’aide de particuliers
 
Sarah a évidemment pensé dormir à l’hôtel.
Après deux nuits, elle a dû y renoncer.
Cela lui coûtait trop cher. « Tout mon salaire y passait », raconte-t-elle.
Sans famille, sans amis, elle désespère de trouver un toit.
Elle a lancé une pétition « Un toit pour Méllina » (sa fille) récoltant 3 000 signatures.
Grâce à la plate-forme « Wanted community », première communauté d’entraide et de solidarité sur Facebook, la famille a reçu l’aide de particuliers prêts à les héberger quelques jours.
« Nous avons pu prendre une douche chez des gens bienveillants mais cela reste assez gênant », déclare-t-elle.
Pour cette mère, il est difficile de parler de son quotidien.
« J’ai honte, confie celle qui se gare dans les parkings à l’abri des regards. Je suis choquée qu’on en arrive là », poursuit émue, la jeune femme qui a parfois des idées noires.
 
Sur son lieu de travail, malgré les courbatures et le manque de sommeil, elle tente pourtant de faire bonne figure.
« Je mets un masque même si c’est dur psychologiquement », explique Sarah.
L’habitante prévoit d’interpeller par écrit le préfet du Val-de-Marne ainsi que le président de la République.

« On a tous droit au logement », affirme-t-elle.

leparisien

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