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samedi 9 décembre 2017

La « guerre des regards » : et Youssef tua Clément…

 


Le 09/12/2017


Croisant Youssef qu’il connaissait, Clément avait en effet osé le saluer sans le regarder ! L’offense était grave et méritait châtiment…

Ça s’est passé à Angerville, dans l’Essonne.
Et c’est rapporté par Le Figaro.
Clément et son ami Farouk étaient en voiture au fond d’une impasse.
Youssef s’approcha et tira cinq coups de feu avec sa kalachnikov.
Clément mourut sur le coup.
Farouk en réchappa.
D’après le rescapé, le meurtre avait pour origine ce qu’il appela la « guerre des regards ».
Croisant Youssef qu’il connaissait, Clément avait en effet osé le saluer sans le regarder !
L’offense était grave et méritait châtiment…
On sait les ravages que fait, en France, le « Tu m’as mal regardé ».
Pour un regard jugé malveillant ou insuffisamment obséquieux, on peut être frappé et, plus rarement, battu à mort.
Pour une clope refusée ou donnée avec retard, on encourt la même sanction.
Pour Clément, il s’agissait juste – c’est plus original – d’un non-regard.
Ne vous laissez pas aveugler par les prénoms des protagonistes de cette pénible affaire.
Youssef aurait pu aussi bien tuer Farouk quand il a tiré sur la voiture.
Même si c’est Clément qui était visé pour son « incivilité ».
Ce qui est en cause, ici (ce que ce drame confirme), c’est l’existence, en France, de cages aux fauves. Et à la différence de celles du cirque, elles sont ouvertes : les fauves peuvent en sortir !
Là-bas, par émulation, par contagion, on apprend à frapper et à faire mal.
Si tu ne frappes pas, tu n’es pas un homme !
Relisez La France Orange mécanique d’Obertone, tout y est.
Dans ces cages, que d’aucuns nomment HLM, la violence bestiale, abjecte, meurtrière est célébrée comme un culte.
Et ce culte tient lieu de culture…
Ni la misère ni la religion ni la délinquance ne suffisent à expliquer ce phénomène.
Le choc des civilisations, peut-être ?
D’ailleurs, faut-il vraiment chercher à l’expliquer ?
Le mettre en lumière, c’est déjà beaucoup.
Une atteinte à l’honneur, ou vécue comme telle, se règle à coups de poing, de pied, de couteau, de batte de baseball.
Les endroits où ça se pratique sont appelés « quartiers populaires » par des sociologues bienveillants. « Populaires » ? Non, populaciers !
Cela se passe près de chez nous, en bas de chez nous.
Chez eux. Eh oui, la tentation est grande de dire « eux ».
Nous aussi, nous sommes « eux » pour eux.
Une histoire personnelle, maintenant, pour illustrer mon propos.
Elle va sans doute paraître banale à tous ceux qui ont déjà vécu la même chose.

Un jour, je me rendais au théâtre, rue de la Michaudière.
J’avais mon portable collé à l’oreille et je parlais à une amie.
Un grand gaillard en survêtement et encapuchonné se planta devant moi.
Sans égard au fait que j’étais en pleine discussion, il m’interrompit. « File-moi une clope ! »
De bonne composition – ou peut-être avais-je un peu peur ? -, je lui fis signe d’attendre en lui faisant comprendre qu’il aurait sa clope.
Le type se mit en colère.
« J’ai pas que ça à foutre ! » Il s’approcha de moi et je reçus un coup de poing dans le ventre.
En partant, le « jeune » me lança « sale race ».

C’était sa façon de me dire au revoir.

Les codes du savoir-vivre ne sont pas les mêmes chez tous…

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