Lundi, jour de la rentrée des classes, Emmanuel Macron était en visite dans une école primaire de Forbach.

Un voyage officiel (VO) qui nécessitait un important dispositif de sécurité.
Les fonctionnaires de la Direction départementale de la sécurité publique de Moselle (DDSP) avaient reçu des renforts extérieurs à l’instar des hommes de la Section d’intervention (SI) de Nancy, à en croire les réseaux sociaux des différentes organisations syndicales.
En poste sur les lieux du VO avant 6 h du matin pour certains, les policiers recevaient, vers 10 h, un petit sachet repas.

À l’intérieur : une pomme, une bouteille d’eau de source 50 cl, une mini-brique de jus d’orange et un sachet de 4 biscuits.

Un encas dans l’attente d’un repas de midi qui tienne l’estomac ?
Que nenni !
Ce sera la seule et unique collation - un « goûter d’écolier » plaisantent certains - distribuée aux forces de l’ordre chargées d’assurer la sécurité autour du déplacement présidentiel.
Autant dire qu’il fallait avoir de la réserve pour tenir une vacation sur le terrain d’une durée de près de 10 h.
« Quand on a su qu’il s’agissait du seul et unique repas auquel nous aurions droit, on a cru à une blague », note un policier.
« C’est un manque criant de considération pour des économies de bout de chandelle. S’il y avait eu au moins un sandwich dans le colis, la pilule aurait peut-être pu passer mais là… D’autant que, bloqués sur le dispositif, on ne pouvait pas aller acheter de quoi se restaurer ».
 
Droit à un forfait de 15,25 €
 
Le « goûter présidentiel » fait le buzz sur les pages Facebook à l’instar de celle du Syndicat Unité-SGP-Police FO.
Et les commentaires fusent : « On dirait le goûter de mon fils de 6 ans » ; « Honteux » ; « Les voyous en prison ont des repas chauds matin, midi et soir » ; « Au prochain repas à l’Elysée, le cuistot devrait reprendre cette merveilleuse idée »…

Secrétaire départemental d’Unité-SGP-Police FO en Meurthe-et-Moselle, Abdel Nahass « n’accepte pas de telles conditions de travail ».
Le représentant syndical compte « alerter le préfet délégué et saisir le CHSCT ».
« C’est toujours la DDSP qui reçoit - ici la Moselle - qui à la charge d’assurer la restauration. Avec la possibilité de demander un remboursement à l’administration et en cas de déplacement hors du lieu de résidence, les fonctionnaires ont droit à un forfait repas de 15,25 €. Là, on en est loin ! ».
 
Un raté de cantine qui amenait nombre de policiers extérieurs au département de la Moselle, à se précipiter vers la première enseigne de restauration ouverte à la fin du VO.
A priori, l’administration devrait tout de même rembourser le ticket à hauteur du forfait : 15,25 €.
 



Alain THIESSE

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