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jeudi 4 mai 2017

Le 3 mai au soir, c’est la France qui a perdu…

 

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Le 04/05/2017


Marine Le Pen a-t-elle perdu toute chance de l’emporter au second tour lors de ce débat du 3 mai 2017 ?

  Marine Le Pen a-t-elle perdu toute chance de l’emporter au second tour lors de ce débat du 3 mai 2017 ?
Un débat calamiteux pour son image, au cours duquel elle a été dominée du début à la fin par Emmanuel Macron.
Sûr de lui, volontiers donneur de leçons, arrogant et coupant la parole, le candidat des banques a pilonné son adversaire et engrangé les points sur pratiquement tous les sujets.
 Face à lui, une Marine Le Pen agressive, ricanant comme un mauvais avocat, mal à l’aise, maniant une laborieuse ironie qui, chaque fois, est tombée à plat.
C’était, à vrai dire, affligeant.
 Affligeant pour notre pays.
Et c’est là le plus grave.
Bien entendu, elle était attendue sur les sujets économiques qui ne sont pas son domaine de prédilection.
C’est même sa principale faiblesse.
 Face aux propositions précises et concrètes de l’ancien ministre, Marine Le Pen n’a jamais su répondre.
 Se cantonnant à des généralités, à des attaques personnelles, elle a tenté sans y parvenir d’entraîner Macron sur le terrain du bilan du quinquennat.
 Mauvais choix : non seulement il n’est resté ministre que deux ans, mais encore il a su quitter le navire assez vite pour ne pas sombrer avec lui. Incapable de le déstabiliser, elle n’a formulé aucune proposition sérieuse.
Dès lors, le débat était joué.
 Fort de sa victoire dans la première manche, Emmanuel Macron a pris l’ascendant sur une adversaire ayant perdu ses repères.
Sur l’Euro et l’Union Européenne, cela commençait plutôt bien pour elle, par des propositions simples, précises, et compréhensibles et un exposé clair sa vision d’une union des nations souveraines qui collaborent, la dénonciation de la technocratie bruxelloise et de ces commissaires anonymes que personne ne connaît ni ne contrôle.
Mais, la ramenant sur le terrain de la monnaie, le banquier d’affaire l’a piégée habilement : en affirmant qu’entre 1993 et 2002 les entreprises pouvaient payer en euro – ou en écu, on ne sait plus très bien — Marine Le Pen s’est lamentablement empêtrée et a montré son incompétence en la matière.
Et le jeu de massacre a continué.
Même sur les questions de sécurité et de terrorisme, Macron ne lui a rien concédé, en dépit de propositions elliptiques, voire brumeuses.
Alors qu’elle se trouvait sur son terrain de prédilection, elle n’a pas été capable de lui répondre et de s’imposer à lui.
Pourtant, sa collusion avec de nombreuses personnalités musulmanes pouvait le mettre en difficulté. Mais n’est pas Chirac qui veut : quand le Corrézien l’aurait mouché, les yeux dans les yeux, la Bretonne s’est laissée interrompre sans cesse et a gâché ses chances de l’emporter sur ce domaine, alors que son adversaire n’a rien à proposer.
Seule la question des relations internationales a permis à la candidate souverainiste de développer ses idées sans s’emmêler les pinceaux.
 Mettant en évidence les contradictions d’un Macron tenant tout à la fois d’un fédéralisme atlantiste et d’une posture « Gaullo-Mitterrandienne », elle a su, sans brio, prendre un léger avantage.
L’école ?
 Ils sont d’accord.
 La Famille ?
 Personne n’en a parlé, pas plus que des grands sujets sociétaux.
 L’immigration, l’identité de la France ?
 Absentes du débat.
Quant à la conclusion, ce fut le coup de grâce.
Incapable de résister à la tentation des attaques ad hominem, Marine le Pen a laissé passer l’occasion d’une déclaration solennelle, à la manière du « Moi président » de Hollande.
 Dominée, elle a laissé Macron l’emporter haut la main.

Marine Le Pen a perdu.
 Elle pouvait, en dépit des faiblesses de son programme, proposer une belle et haute vision de la France.
 En menant sa partie, en parlant avec passion de notre pays, en exaltant ses richesses, sa beauté, sa culture, sa grandeur passée et son souhait de la rétablir au sein du concert des nations, elle pouvait exciter la fibre patriotique enfouie en nombre d’entre nous.
Au lieu de cela, elle s’est comportée comme dans une cour de récréation.

Elle a laissé un technocrate bien propre sur lui, qui n’aime ni ne connait notre vieux pays, s’affirmer sans éclat mais avec assurance.

Voici, en direct, le résultat d’une ligne politique faite de grand écart et d’approximations, dénoncée ici depuis des années.

Il parait que le débat ne change rien au résultat.

 Mais depuis 1974, le gagnant du débat a toujours emporté l’élection.

Si cela se confirme, c’est la France qui aura perdu.

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