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mercredi 22 mars 2017

Démission de Bruno Le Roux : on ne tire pas sur une ambulance !

 


Le 22/03/2017


Le nouveau premier flic de France s’appelle Matthias Fekl. N’apprenez pas son nom, dans deux mois, au plus, il aura disparu de la circulation.

Grâce à Boulevard Voltaire, les distraits (dont je suis) ont appris que le ministre de l’Intérieur s’appelait Bruno Le Roux.
J’avoue que cela m’avait échappé…
 Comme m’avait échappé l’existence d’une dénommée Axelle Lemaire, dont nous avons appris, avec tristesse, le départ du gouvernement il y a quelques jours.
 L’occasion d’apprendre, au passage, qu’il y aurait un gouvernement – ce dont chacun se prenait à douter.
Dommage que cette information ait été portée si tard à la connaissance du grand public, qui a donc découvert mardi 21 mars, quasi simultanément, l’existence de cet illustre Bruno Le Roux Place Beauvau et sa démission pour cause d’emplois présumés fictifs.
Cela serait presque passé inaperçu si ces emplois n’avaient concerné ses filles de 15 ans.
 Le travail des enfants est interdit jusqu’à l’âge de 16 ans, sauf exception.
Bien que les socialistes ne soient pour rien dans cette interdiction édictée par des catholiques sociaux il y a fort longtemps, ils en revendiquent suffisamment la paternité pour ne pas se vanter de la violer.
Nous vivons décidément une époque formidable.
Les emplois familiaux ont été tour à tour valorisés puis voués à la vindicte du pouvoir.
 À l’époque de Sarkozy, on les assortissait d’avantages fiscaux ; à celle de Hollande, on supprime l’avantage : c’est bien connu, seuls les riches à plus de 4.000 € par mois peuvent s’offrir une nounou. Les autres sont priés d’aller faire socialiser leurs gosses dans les structures collectives ou se faire élire députés.
Mais, attention !
Tout comme le fils d’antiquaire Fabius, en 1981, s’était bien gardé de faire entrer les œuvres d’art dans l’assiette de l’impôt sur la fortune, nos modernes sociaux-libéraux réservent à leurs proches quelques grasses prébendes.
C’est normal, avec le travail qu’ils accomplissent au profit du peuple, qu’ils reçoivent une petite récompense.
Chacun s’est rué sur Fillon pour dénoncer la pratique honteuse de ces contrats de travail plus ou moins douteux au profit d’une épouse soudain surexposée aux flashes médiatiques.
Monsieur Le Roux n’a pas manqué de lui tailler un costard et de hurler avec les loups.
Sur RTL, il déclarait, il y a quelques semaines, qu’il s’agissait de « quelque chose qui, forcément, apparaît très, très grave aux Français s’il n’y avait pas la réalité d’un véritable travail ».
Ah ! Ces hommes vertueux qui s’offusquent des travers de leurs concurrents…
Ils en seraient presque attendrissants.
Fillon a, au moins, de quoi se réjouir, et la presse peut mettre en avant l’indépendance de la justice : le parquet national financier s’est saisi de l’affaire.
Pour faire bonne mesure, tout de même, les journaux nous ont appris le même soir que Fillon aurait touché 50.000 dollars pour organiser une réunion avec Poutine.
Ça faisait longtemps…
Allons, on ne tire pas sur une ambulance.

Fillon, Macron, Le Roux et, avant eux, Thévenoud, Cahuzac, Morelle et tant d’autres, tous ont été pris avec les doigts au fond du pot de confiture.

La pratique a beau être vieille comme le monde, elle ressurgit surtout lorsque les régimes, épuisés, déconsidérés, vivent leurs derniers jours.

Il est temps de réciter les prières des agonisants.

Au fait, pour information, le nouveau premier flic de France s’appelle Matthias Fekl.

N’apprenez pas son nom, dans deux mois, au plus, il aura disparu de la circulation.

Ou y sera retourné.

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