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mercredi 8 février 2017

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, nos politiques à la Lanterne !

 


Le 08/02/2017

 
En 2008, le coût de fonctionnement de la maison tourne officiellement autour de 200.000 euros annuels.

Hasard du calendrier, c’est un livre qui tombe en plein dans l’actualité : La Garçonnière de la République (Grasset), écrit par Émilie Lanez, journaliste au Point.

Cette garçonnière, c’est le pavillon de la Lanterne.
 Un petit Versailles caché au fond du parc du grand château.
Un lieu si secret qu’il ne figure sur aucune carte, n’est indiqué nulle part, et surtout à propos duquel ses usagers ne rendent aucun compte aux Français.
 Le budget de la Lanterne est aussi secret que son accès.
Pourtant, comme le dit l’auteur : « Invités par le pouvoir, maîtresses, courtisans, copains, chanteurs, actrices, tous s’adonnent ici à mille caprices. »
 À nos frais.
Nos voisins européens peuvent railler nos habitudes monarchiques.
Quand ils auront lu ce livre, ce sera pire encore, car s’ils ont décapité leur roi, les Français perpétuent comme personne des habitudes de cour.
Du temps du Roi-Soleil, il suffisait de louer un chapeau et une épée pour entrer à Versailles.
 De la Lanterne, il n’est même pas question de savoir la situer.
C’est « le plus surveillé et le plus caché des bâtiments nationaux ».
 Les « gens de maison » y vivent reclus – interdiction de frayer avec le voisinage – et des caméras ratissent chaque centimètre carré de terrain.
C’est le général de Gaulle qui en avait offert l’usage à ses Premiers ministres.
C’est Sarkozy à peine élu qui fit dessus main basse, histoire de profiter d’un lieu qu’il avait beaucoup fréquenté avec Claude Chirac et ses amis.
Tandis qu’il faisait retraite sur le yacht Bolloré, le nouveau Président ordonna qu’on en chasse, séance tenante, le couple Villepin qui y passait le week-end.
Ce qui courrouça fort François Fillon lorsqu’il comprit quel ravissant pied-à-terre allait lui passer sous le nez.
Qui s’en étonnera : avant le bling-bling Sarkozy qui transforma la maison du Grand Siècle en camping des Flots bleus version VIP, ce sont les socialistes qui s’y sont le plus gobergés, à l’exception notable du couple Bérégovoy (le plus respectueux du personnel), de Pierre Mauroy qui préférait son Nord et de Lionel Jospin qui s’y fit discret.

S'il faut nommer le pire, c’est sans doute le couple Fabius.
Madame, essentiellement, quand le Sentier a débarqué chez les rois de France : exigences, mépris du personnel…
On oblige le jardinier à tondre à la nuit ce qu’il a déjà tondu la vieille parce que le petit Thomas (l’homme des casinos) s’est piqué sur une ortie, quand on ne cache pas des billets de 10 F dans les parterres…

Lorsque François Mitterrand rend visite à son Premier ministre, « il est convenu d’éclairer les allées des quatre hectares du domaine en les bordant de bougies à pic, plantées tous les dix mètres jusqu’à la statue d’Hercule ».
 On fait venir du personnel de l’Élysée et des camions chargés d’argenterie.

 On découvre, plus étonné encore, que c’est Michel Rocard qui fait construire à grands frais le tennis en terre battue et creuser la piscine de 19 mètres sur 10.
Il faut bien que ses grands fils s’amusent.
À la Lanterne, Balladur enterre son chien Titus que Villepin, sitôt arrivé, fait déterrer : pas de ça chez moi !
Les épouses font joujou avec la déco, choisissent dans le Mobilier national, font valser les déménageurs.
 La championne est Eva Barre, qui ne veut pas rendre au Louvre les Breughel du salon, fait réaliser une fontaine d’angelots joufflus en marbre rose d’Italie.
Elle la veut à Matignon, elle n’y trouve pas sa place.
On l’embarque à la Lanterne.
C’est encore plus moche.
Elle finit à l’écurie.

À la Lanterne, on fait la fête avec les copains qui descendent les grands crus de la cave, on répudie les épouses (Malraux et Rocard), on installe les courtisanes officielles (Sarkozy et Hollande)…

Le prix de tout cela ?
Mystère.
En 2008, le coût de fonctionnement de la maison tourne officiellement autour de 200.000 euros annuels.
Rattachée au budget de l’Élysée en 2014, le député Dosière constate une augmentation de 25 % en six ans.
Sans précision des postes de dépense.

Plus étonnant encore : En 2015 apparaît une ligne budgétaire d’investissements de 300.000 euros de travaux, travaux dont la nature n’est pas précisée » (un salon de coiffure pour François Hollande, peut-être ?).

Mais il est vrai que « à Versailles, le chef de l’État se repose, il se promène, il se délasse, il reçoit et, surtout, il dépense sans rendre compte. »

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