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mercredi 4 janvier 2017

Avec Najat, la grammaire française est « négociable »…

 
  
Le 04/01/2017
 
Moins notre langue sera fournie, moins elle sera propice à la pensée. Et quel gouvernant voudrait d’un peuple qui pense ?

Vous rappelez-vous le sketch des Inconnus sur l’Éducation nationale ?
Celui où le professeur de sport remplace le professeur de philosophie ?
Celui où le professeur de français lit la dictée dans un magazine de starlettes ?
 Eh bien, nous y sommes !
Dans Télérama, un professeur a écrit un long mais néanmoins intéressant article relatant les consignes pour les enseignants venant « d’en haut » (le bureau de Najat) : en somme, les nouveaux programmes de grammaire.
 Ô joie !
Mettons qu’un élève décide, lors d’une dictée, que « Brenda a passéE un excellent week-end avec Mohammed » (multiculturalisme oblige).
Le professeur est en droit de lui demander des comptes pour cette faute d’accord, l’ensemble du monde s’unissant dans un même souffle pour dire qu’après le verbe avoir, point d’accord avec le sujet.
Cependant, si le jeune néophyte, dans un élan justificatif, décide d’expliquer que s’il a mis un E à ce participe passé, c’est parce que Brenda est une fille, le professeur sera obligé de le prendre en compte dans la note.
 Pourquoi ?
Simplement parce que l’élève s’est trompé, mais en croyant bien faire.
En somme, puisqu’il arrive à justifier son erreur, l’on considère qu’il a raison.
Et pourquoi ne pas écrire directement en onomatopée dans un souci de rapidité d’écriture ?
Il ne peut s’agir que d’une réforme idéologique mettant la pensée de l’enfant au-dessus des règles de la grammaire.
Le professeur qui a écrit l’article va même plus loin en affirmant que la grammaire est devenue négociable… Tout ceci dans le but de ne pas brusquer l’enfant, ne pas l’humilier avec une note dégradante ou une critique trop acerbe. Rappelez-vous, les enfants sont « ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ». Les gamins du fond du trou ont cependant été remplacés par les gamins du fond de la classe qui subissent une torture psychologique (et non plus physique) des adultes.
Le mythe du bon sauvage semble toujours perdurer dans notre société. Mais si, vous savez, ce mythe selon lequel l’enfant est un être pur (100 % état de nature) que l’adulte vient corrompre avec l’autorité du père, celle de l’enseignant et enfin celle de l’État. Ainsi, pas de règle de langue pour nos jeunes têtes blondes et moins blondes, mais les laisser trouver par eux-mêmes les richesses du savoir. Le professeur doit être un accompagnateur et non un censeur.
Et pourtant, l’unité d’une langue, ses règles établies et inflexibles sont les seules garanties d’une stricte égalité entre tous. Car il est toujours possible d’apprendre les règles existantes ; en revanche, tous les gamins ne sont pas capables de les découvrir par eux-mêmes.
Il paraît que, durant le stage d’académie auquel le professeur a participé, avec les inspecteurs qui leur donnaient les orientations pour les années à venir, ils ont étudié une interview de Kev Adams à faire travailler à l’école. Chantre de la poésie et de la langue, ce jeune homme acculturé qui ne jure que par le franglais ne manquera pas de satisfaire l’appétit de nos jeunes pour les mots : à ceci près qu’au lieu de bien connaître leur langue natale et apprendre correctement celle de Shakespeare, ils n’auront ni l’une ni l’autre.
Et puis, c’est bien connu, moins notre langue sera fournie, moins elle sera propice à la pensée. Et quel gouvernant voudrait d’un peuple qui pense ?



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