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mardi 3 janvier 2017

Au Proche-Orient, François Hollande mène une politique de gribouille

 
  
Le 03/01/2017

Dans le domaine international comme dans les autres domaines, François Hollande ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

François Hollande est en visite à Bagdad, ce 2 janvier 2017.
Dans la matinée, il a assuré devant des militaires français qu’« agir contre le terrorisme en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre sol ».
 Raisonnement qu’on peut trouver simpliste, quand de nombreux spécialistes estiment, au contraire, que les échecs subis par l’État islamique en Irak et en Syrie risquent d’entraîner une recrudescence des attentats.
D’ailleurs, quelques heures après son arrivée, un attentat-suicide à la voiture piégée a eu lieu, comme pour lui infliger un démenti : au moins trente-deux personnes auraient été tuées et soixante et une blessées.
Ayant renoncé à se représenter, il ne reste au chef de l’État, pour se distinguer, que de jouer au matamore.
Malheureusement, il ne fait guère illusion : son attention pour l’armée reste bien suspecte.
Si la France peut intervenir au Moyen-Orient par des frappes aériennes, c’est parce qu’elle dispose d’un porte-avions nucléaire – pas toujours opérationnel, compte tenu des contraintes d’entretien.
Faut-il rappeler qu’en 2007, la candidate socialiste à la présidentielle avait déclaré n’être pas favorable à la construction d’un second porte-avions ?
 Et si nos forces connaissent quelque succès en Afrique, c’est surtout grâce au courage et à l’ingéniosité d’une armée qui combat avec un matériel de plus en plus vieillissant.
La gauche, historiquement, a une tradition antimilitariste dont elle a du mal à se défaire : l’armée serait un instrument de la lutte des classes, au service de la classe dominante pour tenir en respect la classe exploitée.
 Cette tradition subsiste encore dans certains mouvements d’extrême gauche.
En 2013, le NPA dénonçait l’omniprésence des campagnes de recrutement de l’armée sur fond de chômage massif : pour lui, l’armée est toujours le gardien de l’ordre capitaliste et le briseur de grèves.
 On se souvient, aussi, de la polémique soulevée par Eva Joly, en 2011 : elle souhaitait remplacer le défilé militaire du 14 Juillet par un « défilé-citoyen ».
On se souvient encore de Xavier Cantat, le compagnon de Cécile Duflot, tweetant, en juillet 2013, qu’il était « fier que la chaise à [son] nom reste vide au défilé de bottes des Champs-Élysées ».
Plus récemment encore, le 11 novembre dernier, un collectif d’organisations d’extrême gauche appelait à manifester à Tours contre l’armée qui, « quelle qu’elle soit, est l’école du crime ».
Les socialistes n’en viennent pas à ces extrémités.
Mais rares sont ceux qui défendent l’armée sans réserve.
On peut, d’ailleurs, constater que la plupart d’entre eux n’acceptent que du bout des lèvres les réformes susceptibles de la renforcer numériquement et qualitativement. Résultat : c’est à peine si elle peut fonctionner au quotidien.
Peu d’entre eux partageraient, aujourd’hui, le refrain du Chant des Girondins : « Mourir pour la Patrie/C’est le sort le plus beau, le plus digne d’envie. »
 Il est vrai que, lorsqu’on est adepte d’une Europe supranationale et libérale, le sentiment patriotique n’a plus lieu d’être : on ne va pas mourir pour la Commission de Bruxelles, tout de même !
Finalement, dans le domaine international comme dans les autres domaines, François Hollande ne voit pas plus loin que le bout de son nez : sous couvert d’idées généreuses, il mène une politique de gribouille.


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