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jeudi 19 janvier 2017

Anne Hidalgo chez les Grecs !

 

Illustration : Jany Leroy

Le 19/01/2017
Jany Leroy

 À la question « Qu’auriez-vous à dire à Anne Hidalgo ? », un passant interviewé répond : « Qu’elle aille se faire foutre ! »

Lors d’un micro-trottoir réalisé à propos des importantes augmentations de PV de stationnement prévus sur Paris, à la question « Qu’auriez-vous à dire à Anne Hidalgo ? », un passant interviewé répond : « Qu’elle aille se faire foutre ! »
Nous sommes sur Canal+, temple de la bien-pensance…
 Le blasphème résonne dans tout l’édifice…
Sur le plateau, une chroniqueuse nommée Émilie Besse est au bord de l’apoplexie.
Outrée, indignée, révoltée, la voilà s’insurgeant sur le ton de la baronne à qui on vient de mettre la main au derrière : « On ne s’adresse pas comme ça à une femme, je suis désolée. »
 Désolée.
Nous sommes dans l’ère de la désolation, véritable tic verbal de l’Homo festivus outragé.

Alerte incendie.
Un dé-désolateur est appelé en plateau.
Hélas, il est occupé à réanimer Léa Salamé dans le studio d’à côté.
Il ne peut pas être partout, il faudrait embaucher, les chaînes n’ont pas les moyens et j’en suis, à mon tour, désolé.

Donc, on ne s’adresse pas comme ça à une femme.
 Surtout de gauche.
 Une « de droite », passe encore.
Quant à une classifiée « extrême droite », l’insulte s’impose.
Ne pas y recourir est un grave manquement au règlement intérieur.
 Le catéchisme ambiant est très clair sur ce point.
Comparer Marine Le Pen à un étron, comme ce fut le cas dans « On n’est pas couché », est un devoir. Une question d’éthique ! Et d’étiquette…

Face à sa chroniqueuse tourneboulée, l’animatrice défend la réaction de la personne interrogée en invoquant la liberté d’expression.

Mais pas n’importe laquelle.
« Il doit y avoir le respect des élus, on est d’accord Émilie », convient-elle.
 Pour l’une : pas les femmes.
Pour l’autre : pas les élus.
Anne Hidalgo, qui cumule les deux conditions, se retrouve ainsi à l’abri de toute invective.
 Sous cloche. Bijou dans une vitrine de la place Vendôme.
 Prosternation recommandée.
Tous les autres : hommes, non-élus et femmes d’extrême droite peuvent aller se faire foutre allègrement.
 En rangs serrés.
Par paquets de douze…

Le visionnage de ces émissions où parlementent, autour de tables rondes ou carrées, toute une bande de culs bénis est comme un voyage dans le temps.
 Celui de l’Inquisition.
Dames patronnesses et prélats compassés désignent l’hérétique, distribuent bons points, sentences ou absolutions…
Tout écart de la sainte parole condamne son auteur aux flammes de l’enfer.

Après moult efforts d’apaisement, la chroniqueuse se remet tant bien que mal de son traumatisme et finit par admettre que la réponse triviale de l’interviewé est l’expression d’une colère, mais elle estime que la séquence ne devait pas être diffusée…
D’accord pour la colère, mais dans un placard fermé à double tour.

Robert Ménard avait invité Thierry Ardisson à subir le même sort qu’Anne Hidalgo.
 Chez les Grecs !
 À ce rythme, l’économie du pays pourrait repartir…

Dernière minute : Manuel Valls porte plainte contre le jeune homme qui lui a donné une tapette sur la joue…

 Décidément, les rues d’Athènes risquent d’être encombrées.


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