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samedi 31 décembre 2016

Schengen : un progrès pour la crapule !

 
  
Le 31/12/2016

Pour Anis Amri, Schengen fut à n’en pas douter un gigantesque progrès.

Il y a quelques jours, un papier de Boulevard Voltaire titrait : « Terrorisme islamiste : qu’on arrête d’accabler Schengen et l’Europe. »
 L’auteur y fustigeait « les ayatollahs de l’État-nation », dont l’exigence de rétablissement des frontières constituerait « un recul gigantesque de l’idée européenne ».
L’une des avancées majeures de cette « idée » étant « la libre circulation des personnes »…
Du temps où les deux grands « blocs » de l’Ouest et de l’Est se faisaient face, l’Europe et les États-Unis étaient les champions autoproclamés du « monde libre ».
 Au sein de ce dernier, particulièrement en Europe occidentale, les frontières constituaient pourtant bel et bien une réalité.
 En vérité, la « libre circulation des personnes » y était effective : elle y exista antérieurement à la suppression des frontières internes actuelles, moyennant un contrôle éventuel à des postes-frontière et des papiers en règle.
Avec mes parents et mes deux sœurs, nous fîmes ainsi des dizaines de voyages à la fin des années soixante, entre la France, les Pays-Bas, la Belgique et la Suisse.
Personne ne nous a jamais interdit de sortir d’un territoire ou d’y pénétrer, moyennant formalité douanière et papiers en règle : nous bénéficiions déjà d’une pleine et entière « liberté de circulation », contrairement au bloc communiste…
Mais, sous les coups de boutoir de l’idéologie pro-Schengen, le sens du mot « liberté » subit un glissement sémantique progressif et crapuleux.
 Il laisse entendre aujourd’hui que, si les frontières avaient subsisté, un employé parisien eût été moins « libre » de déjeuner à Rotterdam et de digérer son repas à Barcelone.
 Or, sa « liberté de circulation » serait en réalité moins entravée par d’éventuelles frontières qu’assujettie à des limites de budget et de temps… On lui vend comme un « absolu » une « liberté » dont l’urgence n’est pas toujours établie, d’une part, et d’autre part qu’il ne pourrait souvent pas même assumer, le désirât-il !
L’Europe ?
Ouvrir librement un compte bancaire à Stockholm pour y effectuer des retraits ?
Très pratique pour faire mes courses à Perpignan où je travaille et je vis !
 Quel recul obscurantiste si je n’avais cette « liberté » !
 Personne n’a jamais osé affirmer que le principe du contrôle de votre titre de transport dans un train constituait une entrave à votre « liberté de circuler » vers la destination de votre choix, dans la mesure où vous êtes en règle.
Concernant les frontières, c’est pourtant ainsi que les choses sont présentées : la suppression des contrôles constitue une « avancée ».
Elle l’est en effet, mais pas pour la personne en règle qui, de fait, circulait déjà.
 La grande avancée, la grande nouveauté est pour la crapule, celle qui n’est pas en règle. Comme celle, tunisienne, grâce à laquelle douze Berlinois bouffent les pissenlits par la racine en cette fin d’année 2016.
Le Parisien titrait ainsi le 29 décembre : « Comment Anis Amri s’est joué des frontières. » Comment, en effet, « se jouer » de choses qui n’existent plus ?
 Pincez-moi…

Il débarque sans papiers d’identité le 4 avril 2011 à Lampedusa, affirmant avoir 17 ans alors qu’il en a 19.
Bientôt condamné à 4 ans de prison, purgés en Sicile, pour incendie volontaire.
 En fin de peine, frappé d’un décret d’expulsion, la Tunisie refusant de l’accueillir, il est… relâché.
Direction l’Allemagne avec faux permis de séjour italien et quatre ou six fausses identités, selon les sources.
Puis, un beau soir, il passe ses petits nerfs à coups de semi-remorque sur un marché de Noël berlinois, avant une petite escapade via les Pays-Bas, la France et, pour finir, l’Italie, où il sera abattu « par hasard ».

Pour Anis Amri, Schengen fut, à n’en pas douter, un gigantesque progrès.


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