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samedi 5 novembre 2016

Châteaurenard : Florence dort dans la rue depuis le mois de mai

 


Depuis six mois, Florence, 50 ans, dort sur le béton. Dès son enfance, la vie ne lui a pas fait de cadeau. Photo N.C.-B.
            
Percluse de douleurs, seule et sans revenus, cette femme de 50 ans n'arrive plus à assumer les tâches de la vie. Elle a peur de l'hiver

La misère est parfois devant notre porte.
Châteaurenard n'échappe malheureusement pas à la règle.
La commune provençale compte aussi ses personnes sans domicile fixe.
 Comme Florence, une petite dame blonde, aux grands yeux bleus et tristes, qui n'a pas de colère dans ses confidences mais qui rêve d'avoir un toit.
 Et qui, en attendant, vit dans la rue, avec son duvet, son sac à dos, sa bicyclette et sa guitare.
Aujourd'hui, elle a 50 ans mais c'est dès son enfance, que Florence a dû faire face aux difficultés de la vie.
Tout a commencé à Eyguières "avec l'absence d'une maman. Ma grand-mère a pris le relais pour m'élever avec mes deux frères. J'avais une demi-soeur mais elle est retournée vivre avec son père", raconte-t-elle.
Et puis, la grand-mère a eu un accident.

S'en sont suivis un coma et des mois d'hôpital.
 Et la petite famille a dû être séparée.
 L'adolescente a vécu entre familles d'accueil et foyer ou chez des amis.
A Avignon, Istres, Aix-en-Provence, où elle a repris le chemin de l'école.
"J'ai eu la possibilité, avec l'accord de la DDASS, de suivre durant deux ans, une formation pour devenir prothésiste dentaire"...
Le CAP en poche, Florence a trouvé un emploi.
 Mais en intérim.
Parfois dans sa branche, comme ce contrat d'un an qui lui a donné une expérience professionnelle. Mais la plupart du temps, elle a dû accepter des emplois qui n'avaient pas grand-chose à voir avec son métier.
Elle a fait les vendanges à Montpellier, elle a été vendeuse en bijouterie orfévrerie, elle a travaillé dans la restauration, durant une saison de 8 mois.
Après un court retour chez un prothésiste dentaire, suite à un licenciement économique, elle a découvert les métiers de l'agriculture.
"C'est une région agricole, j'ai ramassé des poires, j'ai été employée à couper des salades, et aussi chez un horticulteur", relate-t-elle.
Et à chaque fois, elle a dû déménager.
A Béziers, Aix, Salon, Cavaillon, où elle a retrouvé sa grand-mère, puis à Saint-Rémy et Châteaurenard.
Mais toujours des petits boulots de maraîchage, de pépinière, dans les oliveraies.
"J'ai aussi appris à tailler la vigne et les travaux d'oléiculture".
Hélas, depuis cinq ans, Florence qui souffre de douleurs dorsales et de tendinites, causées par ces métiers difficiles, n'arrive plus à assumer les tâches de la vie.

"Je me lave dans les fontaines"
Comble de malchance, elle a aussi subi une double agression physique, elle, qui n'est pas agressive pour deux sous.
Sa vie sentimentale n'a guère été plus heureuse, elle s'est mariée, a subi un long divorce, elle n'a pas d'enfant.
"Et on m'a aussi volé mon chien".
Elle est donc seule, sans revenus, elle a déjà vécu quelques années dans une tente ou dans une voiture.
 Mais aujourd'hui, elle n'a même plus de véhicule, pas de logement.
 Alors, depuis le 8 mai, elle dort, où elle peut, dans les petits coins à l'abri qu'elle peut trouver.
Aujourd'hui, Florence va rencontrer un élu au service de l'urbanisme de la ville de Châteaurenard pour préciser sa situation personnelle, en matière d'emploi et sur le plan financier.
On lui a promis d'essayer de lui trouver une solution de logement.
En même temps, si elle pouvait à nouveau trouver un travail, pour compléter les 500€ qu'elle perçoit mais qui ne lui permettent pas de payer un loyer, elle revivrait.

"Je voudrais tellement ne pas passer l'hiver dehors. Et pouvoir me laver chaque jour. J'ai droit à une douche une fois par semaine grâce à la Croix Rouge. Sinon, je me lave dans les fontaines.Je ne demande qu'un petit appartement". 

On peut la joindre au CCAS.

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