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samedi 8 octobre 2016

Viry-Chatillon, ou la vraie vie des Français






8 octobre 2016

À Viry-Chatillon, une bande de racailles a tenté de tuer des policiers en faction sous une caméra de vidéo-surveillance qui perturbe leurs trafics en tous genres.
 
 Une petite rétrospective de cet inquiétant fait divers permet de mieux comprendre la montée du Front National.
Lassitude des habitants, impunité des voyous, faiblesse de l’Etat, ce cocktail est parfaitement composé dans ce dossier qui illustre, une fois de plus, la dégradation des rapports sociaux en France.
 
Que s’est-il passé à Viry-Châtillon?
 
Depuis près de deux ans, la mairie de Viry-Chatillon a installé une caméra de vidéo-surveillance sous le feu d’un carrefour de Viry-Chatillon, à un jet de pierres de la terrible cité de la Grande Borne, partagée avec Grigny.

L’objectif de cette caméra est de neutraliser les actes incessants de délinquance qui ont lieu à cet endroit.
A chaque attaque le même stratagème. Bloqués à ce feu rouge de la départementale 445, des automobilistes, presque toujours des femmes, reçoivent une pluie de pierres lancées par des agresseurs cagoulés, souvent mineurs. « On a déjà interpellé un gamin de 12 ans » raconte un policier.
Le butin se trouve sur le siège passager : sacs à main, portables, ordinateurs, manteaux… Puis les agresseurs disparaissent à pied à la faveur des allées tortueuses de cette Zone de sécurité prioritaire (ZSP) au bord de l’autoroute A6, où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Tout se passe en cinq secondes. C’est hyper violent« , raconte une victime, encore très traumatisée, deux ans après son agression.
On mesure l’exaspération des banlieusards qui empruntent ce chemin pour rentrer chez eux ou pour partir au travail.
Cette exaspération est d’autant plus grande que cette guérilla urbaine dure depuis plus de trois ans.

Un banditisme bien organisé

Contrairement à ce qu’on peut croire, cette guérilla est tout sauf une action de farfelus.
 Elle est la face émergée d’un iceberg mafieux assez impressionnant, précisément décrit par Le Monde en 2014…
A sa base, les petits voleurs du « Fournil » récupéraient l’argent liquide dans les sacs à main. Les pièces d’identité, elles, étaient remises à des « lieutenants », qui missionnaient des «mules» – huit jeunes femmes proches du réseau – chargées d’ouvrir des comptes chèque postal au nom des victimes. Un faussaire fournissait ensuite des fiches de paye falsifiées et de fausses quittances EDF, 15 euros pièce.
Munies de ces faux documents, les jeunes femmes contractaient des prêts à la consommation auprès d’organismes de crédit afin d’alimenter les comptes bancaires. Elles se rendaient ensuite chez un concessionnaire et achetaient à crédit des véhicules, aussitôt revendus en dessous de leur prix dans la cité ou sur le site Leboncoin.fr.
Le produit de l’impuissance publique

Bien entendu, ces trafics organisés profitent de l’impuissance publique, dont les deux visages sont bien connus.
D’une part, la police ne cherche jamais ou presque à élucider les affaires de petite délinquance. D’autre part, la justice laisse les mineurs auteurs de ces faits impunis. Là encore, on lire l’article du Monde pour suivre les détails de ce dossier:
Les gamins, âgés de 13 à 17 ans, arrêtés en possession de faibles sommes d’argent, encourent des peines minimes ou sont aussitôt relâchés. Les « vols à la portière », eux, se multiplient. A court d’idées, les autorités vont jusqu’à envisager l’installation de caméras, la suppression des feux et même la construction d’un rond-point…
Il est rare que les services de police prennent le temps d’enquêter en profondeur sur de simples infractions de voie publique. Mais face à la fréquence des vols, les services de la sûreté départementale décident d’attaquer le problème à la racine.
Tout est dit…
 
Une guérilla de plus en plus violente
 
Face au laxisme des pouvoirs publics, bien connu de tous ceux qui vivent dans des quartiers abandonnés par une élite donneuse de leçons, les mafieux de la Grande Borne ont haussé le ton.
Là encore, la presse nationale n’a pas hésité à s’en faire l’écho:
Samedi dernier, c’est la caméra elle-même du fameux carrefour qui a été ciblée, détruite à l’aide d’une fourgonnette volée, utilisée comme voiture-bélier, puis incendiée au cocktail Molotov. La scène, violente, s’est déroulée à l’heure du déjeuner, sous les yeux de nombreux passants. Juste avant, les agresseurs, très déterminés, avaient tenté de braquer un poids lourd, déjà au cocktail Molotov, mais le chauffeur avait réussi à leur échapper.
La caméra, fixée à une dizaine de mètres de hauteur sur un lampadaire, était en sursis depuis plusieurs mois. Au printemps, un camion-poubelle volé avait raté l’objectif et fini sa course dans un arbre. Une tentative de découper le candélabre à la tronçonneuse thermique avait également échoué.
Et pendant ce temps, Emmanuel Macron a prononcé un discours vide qui a froissé Hollande et Valls, la droite s’est déchirée, et la prévision de croissance a été révisée à la baisse.
 
Comme on le sait, en France, ça va mieux.

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