Translate

mercredi 21 septembre 2016

Valls se souvient qu'il y a des pauvres et redécouvre le socialisme

 


Le 21/09/2016
Aristide Leucate

L’œil rivé à l’étroite lorgnette de ses insuccès électoraux, le gouvernement entretient un assistanat émollient, amollissant et avilissant.

On se perd en conjectures.
 Manuel Valls envisagerait-il de se présenter aux « primaires » de la gauche, en vue de la présidentielle de 2017 ?
 D’aucuns, dans son entourage, minimisent une telle ambition, souhaitant simplement rappeler que le Premier ministre était « socialiste ».
 Comme si on l’avait oublié.
Comme si le socialisme dont il se réclame existait encore.
Comme si on devait le croire.

Car, le moins que l’on puisse dire est que l’ancien maire d’Évry a toujours milité pour la remise aux poubelles de l’Histoire des idées de cette épithète décidément honteuse pour une formation politique qui a depuis longtemps coupé les ponts avec la classe ouvrière, jusqu’à la trahir.

En 2007, lyrique, il se réclamait « de la gauche […] le plus beau mot qu’on puisse aujourd’hui porter ».
En 2009, il estimait, péremptoire, le « socialisme daté », « une idée du XIXe siècle ».
À la veille d’une déroute annoncée de son parti, « El Blanco » redécouvre les charmes obscurs et mystérieux de ce mot forgé par Pierre Leroux en ce « stupide XIXe siècle », pour reprendre la célèbre formule de Léon Daudet.


Pourquoi ?
 Pour faire un « coup » politicien.
 En l’occurrence, la simplification des minimas sociaux.
L’on sait que pour ce gouvernement, comme pour son devancier – sans parler de son successeur -, le seul ministère véritablement efficace est celui de la parole creuse et convenue.

Depuis qu’ils ont tout bradé à vil prix entre les mains de l’Union européenne, l’action de ses commis voyageurs consiste avant tout à communiquer.

Là, une baisse d’impôts, ici, une réforme des minimas sociaux.
 Souhaiteraient-ils, tous ces fâcheux, flatter à l’encolure un certain électorat en déshérence à qui viendrait l’idée « nauséabonde » d’apporter ses suffrages à Marine Le Pen qu’ils ne s’y prendraient guère autrement.
Ils prennent subitement conscience que la pauvreté, aussi difficile à vivre soit-elle, n’est pas incompatible avec dignité et identité.

Gaspiller l’argent des « cochons de payants » au bénéfice d’une communauté qui n’est plus exclusivement « nationale » et sans cesse plus élargie à la « misère du monde » renforce cette idée saugrenue qu’en France et même ailleurs, en Occident, l’on peut gratuitement profiter (et abuser) de la générosité d’État, au nom d’une conception dévoyée de la solidarité et des droits de l’homme allogène.
Mais à Terra Nova, on a une nette dilection pour les autres avant les nôtres.

Bref, il s’agit pour le chef du gouvernement de réactiver les « marqueurs » idéologique de son camp. Celui qui s’est abîmé dans le laminoir de son incompétence, durant un « quinquennat pour rien », selon le titre du dernier opus éponyme d’Éric Zemmour.
À Solférino, on commence à sentir le vent du boulet de la défaite future.
Alors, on s’active dans tous les azimuts, histoire de rappeler au mouton-électeur amnésique que la « gôche » est naturellement bonne, qu’elle ne se réduit pas au 49-3 ou à l’impuissance lacrymale devant les charniers du terrorisme islamique.

L’œil rivé à l’étroite lorgnette de ses insuccès électoraux, préparant déjà sa revanche sectaire pour 2022, le gouvernement entretient un assistanat émollient, amollissant et avilissant.
Délétère pour notre peuple.

 Mortel pour sa civilisation.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.