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vendredi 16 septembre 2016

Lille. Sécurité: Lettre au vitriol d'un sympathisant de gauche à Aubry

Le 16/09/2016
 
 
Lille, le 14 avril 2011. Le chercheur Philippe Froguel, directeur de l'institut européen de génomique du diabète. - M.LIBERT/20 MINUTES



Publié le 14.09.2016 à 19:05
 
POLITIQUE Un éminent chercheur lillois, sympathisant de gauche, s'inquiète de l'insécurité grandissante dans le centre-ville...
 
A la ville, Philippe Froguel est un Lillois comme les autres.
 Au travail, il dirige l’un des laboratoires de recherche les plus en pointe au monde, sur le traitement du diabète.
Mais c’est l’habitant de Lille-Wazemmes qui s’exprime dans une « lettre ouverte » adressée vendredi à Martine Aubry.
Son courrier dresse un tableau édifiant de la « détérioration rapide de la sécurité publique » dans son quartier.
 
Victime de deux agressions dont l’une l’a sévèrement blessée à la main, Philippe Froguel, 58 ans, ne s’en tient pas à ses propres mésaventures.
Un informaticien de son laboratoire qui s’est fait arracher son portefeuille dans le secteur de la rue Gambetta (à Lille-Wazemmes), des commerçants qui confirment observer de plus en plus de vols devant chez eux à la suite de l’installation de caméras dans la rue Jules-Guesde…
 La presse locale s’est aussi largement fait l’écho de l’insécurité ambiante dans le secteur.

 
« Je vis dans le quartier vers la place Casquette depuis 7 ans », raconte le scientifique, qui vivait encore à Londres il y a dix ans.
Un opposant politique en puissance ?
 Philippe Froguel assure avoir « voté socialiste depuis presque toujours, sauf quand j’avais 20 ans et que je votais communiste ».
 
Des « gangs » qui ne se cachent plus

Mais là, il « s’interroge ».
« La semaine dernière [fin août, début septembre], raconte-t-il encore, les mamans ne pouvaient emmener leurs enfants au square Flandre-Manuel qui avait été cadenassé pour “privatiser” le secteur pour les dealers apparemment ».
 Le chercheur universitaire raconte aussi les malheurs des étudiants, « très ciblés par les voyous au printemps, rue Solférino en particulier ».


 
« Dans la journée les gangs ne se cachent même plus pour faire leur “business” ou même pour se battre entre eux en plein jour.
En attendant une balle perdue comme à Marseille ? », s’alarme Philippe Froguel.
 
« Régression communautaire »

L’homme, qui se dit attaché « au droit des femmes à porter ce qu’elles veulent », s’inquiète aussi de la « régression communautaire » qu’il voit se développer.
 « La vie lilloise des femmes de mon laboratoire devient un calvaire, entre les manifestations méprisantes des islamistes (…) et le harcèlement sexuel incessant des mâles ».
« Ignorer le danger sans réagir est irresponsable : Il n’y a pas que le terrorisme comme problème urbain et l’insécurité quotidienne négligée tue et abîme des vies.
Et renforce le populisme.
Je pense qu’il est indispensable que la mairie de Lille se saisisse enfin de l’urgence à réagir », continue le professeur, qui réclame « un plan global de sécurisation et de lutte contre les incivilités ».
 
En particulier, l’universitaire et directeur de laboratoire s’inquiète aussi de sa responsabilité, lorsqu’il tente d’attirer à Lille les « meilleurs étudiants et chercheurs ».
 « Quand une étudiante de mon laboratoire me dit qu’elle ne peut pas emmener son enfant au square, c’est effrayant, confie-t-il à 20 Minutes.
La réputation de Lille est en train de se faire, et le risque c’est de faire fuir peu à peu les classes moyennes vers des villes plus calmes, à l’extérieur. »
Lui veut insister, et vient même de se porter acquéreur d’un nouvel appartement, dans le programme immobilier qui se construit rue Gambetta.
Mais il se désole de n’avoir pas reçu de réponse de la maire.
 
Contactée par 20 Minutes, Martine Aubry fait savoir qu’elle « comprend » l'« émotion légitime » que Philippe Froguel « peut ressentir », et « pour laquelle on a de la compassion ».
 Mais « au-delà » de cette émotion, elle estime que « cette lettre n’est pas à la hauteur du Professeur Froguel ».
 
François Kinget, conseiller municipal d’opposition LR, pense au contraire que la maire « n’a pas pris la mesure du problème », et s’étonne qu’elle « ne s’implique pas personnellement sur ce dossier ».

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