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mardi 3 mai 2016

Cazeneuve écarte l'idée d'interdire Nuit Debout


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Par Marc de Boni
Mis à jour le 03/05/2016 à 20:34
Publié le 03/05/2016 à 17:13    
   
Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.
Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. Crédits photo : FRANCOIS GUILLOT/AFP

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO - Pressé par la droite de mettre un terme aux rassemblements de la place de la République, le ministre de l'Intérieur refuse et invoque les valeurs républicaines.

«Je ne suis pas d'accord avec ceux qui manifestent place de la République, mais je ferai tout pour qu'ils puissent le faire», a lancé cet après-midi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, face aux huées de l'opposition.
Interpellé par le député les Républicains (LR) Éric Ciotti lors des questions au gouvernement, le locataire de la place Beauvau s'est défendu cependant de toute «complaisance» envers les casseurs, qui se sont notamment illustrés à plusieurs reprises depuis la manifestation du 28 avril et dans le cortège du 1er mai.
Les demandes répétées de la droite et du FN d'interdire les rassemblements du mouvement Nuit Debout place de la République n'y ont donc rien fait, malgré les tensions croissantes qui opposent manifestants et forces de l'ordre.
«Lorsque vous parlez de complaisance, c'est que vous êtes mal informé.
 Ça vous ressemble tellement peu les petits bobards monsieur Ciotti», a asséné Bernard Cazeneuve, sommé par le député LR des Alpes-Maritimes de «faire évacuer la place de la République», «d'interdire les manifestations violentes conformément à l'État d'urgence» et enfin de «dissoudre les mouvements d'extrême gauche qui prônent et organisent la violence».

 «Nous sommes intraitables avec les casseurs, nous sommes d'une fermeté absolue, les interpellations en témoignent, et les forces de l'ordre s'exposent pour procéder à ces interpellations», a assuré Bernard Cazeneuve.

Le «1er flic de France» a en outre écarté toute décision de dissolution unilatérale du mouvement né de l'opposition à la loi El Khormi, en invoquant l'avis du conseil constitutionnel dans sa décision du 16 février dernier, qui déterminait les modalités de compatibilité de l'État d'urgence avec les principes constitutionnels et le droit de manifester.

«Parce que je suis vraiment républicain, Je souhaite que l'usage de la force soit proportionné.
La République, c'est la volonté du maintien de l'ordre dans le respect rigoureux des individus, de ceux qui manifestent et des libertés publiques», a tranché Bernard Cazeneuve.

Nuit debout sème le doute au sein du gouvernement

Une partie croissante de l'opposition réclame l'interdiction du mouvement Nuit Debout.
Mardi matin, c'était au tour de Christian Estrosi de réclamer sur France Info l'interdiction des rassemblements, qui auraient causé, selon lui, 24 millions d'euros de dégâts.
Une somme qui correspond en réalité à la totalité des travaux d'aménagement de la place de la République.
La facture des violences du soir du 1er mai s'élève en réalité à 150 000 euros, selon France Info.
Au Front national également, les critiques contre la passivité du gouvernement face aux protestataires de la Place de la République montent.
Invité de France info vendredi dernier, David Rachline regrettait d'avoir «un ministre de l'intérieur complètement à la ramasse».
Bénéficiant jusqu'ici d'une certaine tolérance du pouvoir, Nuit Debout commence à susciter des interrogations jusque dans le gouvernement.
Invité de la matinale de Sud Radio et Public Sénat ce mardi, Jean-Michel Baylet a estimé «qu'un mouvement doit à un moment cesser et s'arrêter, surtout quand les organisateurs ne sont pas en situation de maîtriser leurs manifestations».
 Et le ministre de ministre de l'Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales d'ajouter: «Que la jeunesse s'intéresse à la politique, c'est une excellente chose. Sauf que ça a désormais dérapé avec des casseurs qui, systématiquement, non seulement brisent les vitrines, brûlent les voitures, mais aussi affrontent les forces de l'ordre. Il est un moment où il faut dire que ça ne peut pas durer».
 Pour l'heure, le ministère de l'Intérieur semble toutefois plus enclin à temporiser.

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