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vendredi 22 avril 2016

Hauts-de-Seine : rouée de coups parce qu’elle portait une jupe (vidéo)


Olivier Bureau | | MAJ :

 
Gennevilliers, vendredi 22 avril. C’est à cet arrêt de tramway qu’une jeune fille a été tabassée, quatre jours plus tôt, par un groupe d’adolescentes qui lui reprochaient sa tenue.                                                                     
Gennevilliers, vendredi 22 avril. C’est à cet arrêt de tramway qu’une jeune fille a été tabassée, quatre jours plus tôt, par un groupe d’adolescentes qui lui reprochaient sa tenue.
LP / L.M.

L’attaque est aussi violente qu’absurde. Une jeune fille de 16 ans a été rouée de coups, lundi, en raison de sa tenue vestimentaire à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Ce vendredi Patrice Leclerc, le maire (PCF) de la commune, s’est élevé contre cette « intolérable agression ».

Il est 19 heures, lundi, et Nadia* attend son tramway en face du quartier du Luth.
Un petit groupe d’adolescents s’approche d’elle. Ils lui parlent de sa tenue — la jeune fille porte une jupe — mais le différent ne va pas plus loin et les jeunes poursuivent leur chemin.
« Même si cela ne se traduit pas par des violences, ce sont déjà des pressions », estime Patrice Leclerc.

Tirée par les cheveux hors du tramway
Arrivent alors, quelques minutes plus tard, trois filles peu ou prou du même âge que Nadia.
A leur tour, elles lui parlent de sa jupe.
 Le ton est nettement moins cordial.
 Les quatre jeunes femmes montent dans le tramway qui arrive.
 Le trio continue à faire une fixation sur la jupe.
La situation s’envenime.
 La meneuse fait descendre sa victime en la tirant par les cheveux à l’arrêt suivant, dans le quartier du Village, la traite de « p… » et commence à la frapper.
Nadia essuie alors une avalanche de coups de poing et de pieds.
La plus énervée de ses agresseuses, véritable colosse, lui assène un dernier coup de genou qui la met KO.
 Elle s’effondre au sol.
Dans les cris et la confusion, des passants interviennent et font fuir le groupe de jeunes filles violentes.
Prévenus, les sapeurs-pompiers évacuent Nadia à l’hôpital.
 C’est là qu’elle reprend conscience après quelques heures de coma.
 Les médecins lui ont délivré une ITT de quatre jours.
Nadia a déposé plainte.

La plus violente des agresseuses s’est rendue
Alors qu’elle dîne dans un fast-food un peu plus tard dans la soirée, celle qui a porté les coups, âgée de 19 ans, apprend que sa victime est mal en point.
 Avec une des deux autres filles, elle se rend alors au commissariat où elle est placée en garde à vue.
 Elle devait être jugée mercredi en comparution immédiate mais l’audience a été renvoyée au 17 mai prochain.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’agression n’aurait pas un fond religieux.(?)
 Le trio ne portait pas de signe distinctif et aucune n’a évoqué une quelconque religion.
Il ne s’agit pas non plus d’un règlement de comptes : Nadia ne les connaissait pas et n’habite pas le même quartier.

« Aucun motif ne peut limiter la liberté des femmes à se vêtir comme elles le souhaitent »
 « Rien ne justifie une telle violence, martèle Patrice Leclerc. Si aucune motivation, autre que le désaccord avec la tenue vestimentaire, n’a été proférée, nous tenons à réaffirmer qu’aucun motif ne peut limiter la liberté individuelle et collective des femmes à se vêtir comme elles le souhaitent. »

Et l’édile d’enfoncer le clou : « Nous n’accepterons aucune tentative d’imposer un modèle quel qu’il soit à qui que ce soit. Aucune pression morale ou physique ne sera tolérée dans notre ville à l’encontre de la liberté des femmes. Nous souhaitons que la justice punisse sévèrement des tels agissements. »

* Le prénom a été modifié.

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