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mardi 26 janvier 2016

François Hollande, un VRP à la sauce Séraphin Lampion

                                                    

Le 26/01/2016
 
En Inde comme dans les pays moyen-orientaux, il y a l’art et la manière, et même si l’on vient pour parler affaires, on ne commence pas par parler affaires.
   
François Hollande en visite à l’étranger ?

Ainsi, en visite au pays des fakirs, et flanqué de tout le gratin du CAC 40, le Président normal assurait, début janvier, que, , lanormalement vente de 36 avions Rafale était quasiment inzepocket.
 Ben, en fait, pas trop ; ou, en tout cas, pas forcément pour tout de suite.
Récemment en visite en Arabie saoudite, autre terre de contrastes, Manuel Valls avait déjà cru bon, à peine arrivé sur le tarmac de Riyad, de tweeter : « France-Arabie-Saoudite : 10 milliards d’euros de contrats ! Le gouvernement mobilisé pour ses entreprises et l’emploi. »
Là, ce n’est plus l’entourloupeur Jean-Pierre Marielle, mais l’assureur Séraphin Lampion dans les aventures de Tintin et Milou, autre gros balourd connu pour coincer le pied dans la porte de l’éventuel client et donner dans le registre de la vente forcée – et immanquablement ratée – qui est au rendez-vous.
 Car de mirifiques contrats, il n’y a pas.
 Enfin, pas encore peut-être, et surtout pas lorsque menés de façon si cavalière.
Car en Inde comme dans les pays moyen-orientaux, il y a l’art et la manière, et même si l’on vient pour parler affaires, on ne commence pas par parler affaires ; même en école de commerce, ce sont des choses que l’on apprend dès la première année.
 À croire que si, au Quai d’Orsay, il n’y a pas que des buses, toutes leurs consœurs semblent s’y être donné rendez-vous.
Car au-delà de la forme, il y a le fond.
Si Nicolas Sarkozy avait placé toutes nos billes au Qatar, François Hollande, lui, paraît tout miser sur l’Arabie saoudite et gagner trente-six fois la mise.
Dans la région, il n’est pourtant pas besoin d’être grand clerc pour savoir, ou au moins apprendre, que le régime de Riyad est une pétaudière doublée d’une poudrière.
Régime instable, car de plus en plus menacé par un État islamique qui, même aujourd’hui seulement financé de manière officieuse et insidieuse, multiplie menaces et attentats sur son territoire.
 Dans la « lutte contre le terrorisme », cet allié n’est pas des plus fiables, risquera-t-on.
Pis : son économie repose en quasi-majorité sur le pétrole, pétrole dont les coûts sont au plus bas. Résultat : les déficits publics saoudiens n’auront bientôt plus grand-chose à envier aux nôtres.
Sans compter sur une population en plein boom démographique et, de plus, touchée par un chômage atteignant 30 % de ses jeunes, la théière-minute n’est pas qu’un peu au bord de l’explosion.
Cette realpolitik n’ayant de « real » que le nom porte-t-elle au moins ses fruits économiques ?
 Rien n’est moins sûr.
La France, autrefois huitième fournisseur économique de l’Arabie saoudite, vient de passer au neuvième rang, alors que l’Allemagne, elle, campe toujours sur sa quatrième place en la matière.
Citée par L’Obs, une chercheuse française affirme, sous couvert d’anonymat : « À cause de sa liberté de ton, l’Allemagne est infiniment plus respectée que nous dans le Golfe. »

En revanche, à quelques heures de l’historique et officielle visite en France du président iranien Hassan Rohani, c’est Téhéran qui confirme l’achat ferme de 114 avions Airbus.
Pas par un soudain retour amoureux, mais peut-être seulement parce que l’Iran est une nation qui, elle, fait de la politique dans la constance et la durée et lutte réellement, sur le terrain et pas que des airs, contre le terrorisme islamique.
Alors que la France…
Il y a au moins un avantage pour l’Élysée à toujours se trouver à la traîne des USA, c’est que lorsque Washington sort enfin d’une ornière diplomatique, au moins finissons-nous par mettre nos pas dans les siens.

Les occasions de se consoler sont si rares par les temps qui courent…

Mais cela, aujourd’hui moins que jamais, ne saurait constituer une politique digne de ce nom.

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