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vendredi 18 décembre 2015

Comment Bartolone a encore roulé la République dans la fange

 
18 décembre 2015
 
 
Bartolone 
 
 
Bartolone est, avec Cambadélis, une incarnation de ce que la politique comporte de pire, et de ferments génétiquement modifiés pour un basculement de la démocratie vers un autre chose répugnant.

 Si Manuel Valls veut donner quelque crédit à l’extension de son domaine politique au-delà des frontières du PS, il lui appartient désormais de retirer au président de l’Assemblée Nationale les investitures qui lui permettent de faire campagne.

Bartolone démissionne du conseil régional

Bartolone a annoncé hier qu’il démissionnait de son poste de conseiller régional.
Autant ce geste aurait eu « de la gueule » si Bartolone avait gagné et cédé la place à des plus jeunes, autant il ressemble aujourd’hui à un geste de mépris supplémentaire pour la démocratie: j’ai perdu, donc je m’en vais pour ne pas perdre mon temps dans un poste secondaire.
Il sera en tout cas parti juste avant l’élection de Valérie Pécresse à la présidence de région.
Officiellement, la démission de Bartolone permet à Corinne Bord, vice-présidente sortante et en 8e position sur la liste de Seine-Saint-Denis, de reprendre un poste d’élue.
Mais là encore, l’argument est navrant: dans la démocratie selon Bartolone, les postes d’élus s’échangent comme à la foire aux bestiaux de Brive-la-Gaillarde.

Bartolone l’imposteur absolu

Faut-il rappeler que Bartolone est sorti du bois il y a six mois pour éviter une primaire entre les candidats socialistes en Ile-de-France, et spécialement entre Marie-Pierre de la Gontrie et Jean-Paul Huchon, tous deux sortants.
À l’époque, Bartolone s’était présenté comme le candidat du rassemblement (entendez: celui qui évite aux militants de choisir leur tête de liste, on voit bien à quoi fait référence la notion de rassemblement) donnant une chance aux socialistes de garder la région.
En fait de rassemblement, on sait que Bartolone ne l’a pratiqué qu’au second tour des régionales en rattrapant des candidatures qui se sont montrées très virulentes à l’encontre du PS, qu’il s’agisse des écologistes ou du Front de Gauche.
Cette manoeuvre de dernière minute ne lui a guère permis d’être élu.
Qui plus est, le rassemblement ne s’est pas seulement arrêté aux portes du PS.
Il s’est aussi arrêté aux portes de la laïcité.
 Durant la campagne, Bartolone a multiplié les petites phrases communautaristes qui donnent une large image de la République pratiquée par l’intéressé pour des motifs purement électoralistes.

Bartolone et la farce de l’acclamation

Mimant la vertu en politique, Bartolone s’est même offert le luxe, après sa défaite dimanche dernier, de faire semblant de démissionner du perchoir en remettant son mandat entre les mains des députés socialistes!
 Quelle grosse blague!
On apprenait hier les résultats d’une procédure cousue de fil blanc: les députés socialistes ont réélu Bartolone par acclamation.
 On rêve…
Selon une députée anonyme, l’acclamation dispense d’un vote formel.
Là encore, les postures de Bartolone ne sont qu’une façon de traîner la République dans la boue.
 Je vous fais croire que je suis un démocrate, mais j’esquive un vote à bulletin secret.

Valls doit clarifier les positions

Comment, dans ces caricatures de démocratie, peut-on imaginer un seul instant que les déclarations officielles sur « le message de dimanche est entendu », « nous allons faire de la politique autrement », soient un minimum sincères?
 Il est évident que les grandes sérénades gouvernementales (présidentielles comprises) sur la lutte contre le chômage main dans la main avec Raffarin et Xavier Bertrand ne sont qu’une dissimulation.
 Elles cachent une simple volonté de garder le pouvoir pour faire « comme avant ».
Sans une prise de distance claire et carrée avec ces pratiques anciennes, le Premier Ministre ne réussira rien d’autre qu’à accroître le rejet du système.

Le symbole malheureux de la fraternisation

Hier, François Hollande et Xavier Bertrand se sont retrouvés à Neuville-Saint-Vaast, pour l’inauguration d’un monument célébrant la fraternisation entre les soldats français et leurs ennemis allemands en 1915, durant les fêtes de Noël.
 Le symbole est particulièrement cruel, puisque cette fraternisation n’a non seulement pas permis d’éviter la guerre, mais la défaite de l’Allemagne qui s’en suivit a ouvert la voie au nazisme.
Et c’est bien le sujet que nous avons aujourd’hui: la fraternisation à laquelle on assiste est-elle juste une posture pour se donner bonne conscience autour du volcan, ou l’expression d’une volonté sincère de changer le système?

Chacun connaît déjà, malheureusement, la réponse.

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