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mardi 24 novembre 2015

Pousser les masses vers la guerre totale

Mondialisation.ca, 19 novembre 2015
 




Nul besoin de souligner le caractère indicible et répugnant des atrocités commises le 13 novembre 2015 à Paris. Mais ce que l’on ne dit pas au lendemain des attentats — ce que passent sous silence les médias de masse — est de façon prévisible révélateur et de mauvais augure.

Tout comme au lendemain du 11 septembre, les gens de partout dans le monde sont soumis à la provocation, à l’agitation et à la mobilisation; la peur, l’horreur, la rage et la consternation sont canalisées et modulées de manière à susciter une vague collective vengeresse et haineuse.
La haine envers quoi, envers qui?
Le groupe État islamique a revendiqué les attentats.
Mais qui est ce groupe?
Le fait que l’on refuse volontairement d’admettre est que le groupe État islamique est l’outil politico‑militaire de l’Occident, guidé par le renseignement, et créé, entraîné, financé, conseillé et protégé par l’Occident et par l’OTAN — ce qui inclut la France.
Le groupe État islamique et l’extrémisme islamique, dont Al‑Qaida, agissent pour le compte de l’OTAN au service des intérêts géostratégiques de l’Occident.
Sous la supervision de la CIA, du MI6, du Mossad, de l’ISI pakistanais et autres, les services de renseignements de l’Occident mènent les terroristes du groupe État islamique.
Le terrorisme djihadiste n’existerait pas sans le soutien de l’Occident; il a débuté à l’époque de la guerre froide, s’est poursuivi durant le conflit des Balkans, a explosé avec les événements du 11 septembre et la « guerre au terrorisme », et continue de métastaser avec la prétendue guerre contre le groupe État islamique, qui n’est que la poursuite, sous un autre nom, de la même guerre criminelle de tromperie entièrement orchestrée.
En définitive, l’Occident et ses architectes de guerre portent la responsabilité de tous les actes de terrorisme perpétrés par leurs propres troupes de choc terroristes.
 « l’idée selon laquelle les attentats de Paris seraient un acte de représailles et de vengeance à l’endroit de la France est discutable et contradictoire dans la mesure où les faits confirment que la France a fait passer des armes aux rebelles djihadistes présents en Syrie, notamment au front Al Nousrah et à ISIS. »

Et s’il s’agissait d’un « retour de bâton »?
 Si les terroristes de Paris étaient devenus « récalcitrants » et s’en étaient pris à leurs propres commanditaires?
 Si ces cellules terroristes étaient devenues « incontrôlables »?
Si ces groupes ou d’autres encore avaient tout simplement « disjoncté » pour des « raisons inexplicables »?
 Et qu’en est‑il de l’hypothèse (très peu probable) voulant que la CIA, la NSA, les renseignements français, le Mossad, etc. — autant d’organismes dotés des capacités d’espionnage les plus poussées de la planète — auraient soudainement et simultanément perdu toute trace de ces terroristes?
Voilà autant de faux‑fuyants.
L’Occident n’en porte pas moins la responsabilité des gestes commis par ses agents.
 L’Occident n’a pas « perdu la maîtrise » du groupe État islamique.
 En fait, les terroristes sont utilisés avec une efficacité et une efficience remarquables.
 Le chaos et le pillage n’ont rien d’aléatoire.
 Les atrocités sont voulues.
N’eût été l’« interférence » inopportune des Russes, l’empire anglo‑américain dominerait aujourd’hui un territoire supérieur à celui qu’il contrôle déjà.
Le régime syrien serait sans doute déjà tombé.
C’est la politique guerrière anglo‑américaine qui a donné le champ libre au terrorisme.
 Elle continue de favoriser, de fomenter et de répandre le terrorisme à une échelle inimaginable, et il n’y a pas de fin en vue.
 La trace de sang reconduit à cette politique et à ses décideurs.
Cette crise apocalyptique n’est pas une guerre « contre le terrorisme », mais une guerre « de » terrorisme, menée par des terroristes, guidée par des terroristes, et par des criminels de guerre psychopathes qui se placent au‑dessus de la loi.
Ils n’ont nullement l’intention de mettre fin au terrorisme.
 En fait, c’est tout le contraire : les armées terroristes de l’Occident sont un atout majeur utilisé pour infiltrer et déstabiliser, pour renverser les régimes que l’OTAN cherche à se rallier, à envahir et à conquérir.
Et ils tombent ainsi, l’un après l’autre : d’abord l’Iraq et la Libye, puis les évènements actuels en Syrie, tout cela pour la réalisation d’ambitions plus vastes encore.
La « guerre contre le groupe État islamique » ne concerne même pas ce groupe, et ce, quels que soient les atrocités commises par les tueurs d’ISIS/ISIL eux‑mêmes.
Cette guerre est, et a toujours été, une guerre mondiale entre superpuissances opposant l’Occident à la Russie et à la Chine, et ce, partout où le dictent les intérêts de l’Occident et de ses grandes entreprises, qu’ils soient géostratégiques ou axés sur les ressources.
L’aspect « spectaculaire » du bain de sang — l’ampleur et l’intensité indicibles des meurtres — n’en deviendra que plus excentrique et plus « créatif » à mesure que ceux qui planifient la guerre rechercheront avec toujours plus de désespoir les moyens de maintenir les masses faciles à distraire de leur pays respectif galvanisées par la peur, prêtes à soutenir leur calendrier de guerre élargi et leur engagement accru sur les lignes de front.
À qui tout cela profite‑t‑il?
 Qui profite de la militarisation de la France et de son peuple?
 Les mêmes forces qui ont tiré profit de telles atrocités depuis le 11 septembre.
Tous les gouvernements qui cherchent à déstabiliser, à envahir et à conquérir le sous‑continent eurasien, y compris le Moyen‑Orient et l’Asie centrale, voire au‑delà.
Tous les gouvernements qui cherchent à opérer un changement de régime en Syrie : l’OTAN.
Les expressions théâtrales de remords des dirigeants masquent la realpolitik, l’attitude sociopathique froide et calculatrice voulant que la guerre soit une industrie, que les tueries soient un instrument de la « victoire » et que les massacres d’innocents soient des « dommages collatéraux nécessaires ». Trois mille morts le 11 septembre.
Un avion de ligne rempli de touristes russes.
Des dizaines de milliers de victimes de massacres au Moyen‑Orient, en Asie centrale et en Afrique. Plus de cent vies anéanties à Paris.
Tout ça, en une seule journée de travail.
La ligne d’action actuelle justifiée par la propagande et les gros titres sanglants est qu’il nous faut intensifier davantage encore la « guerre totale » sans fin.
 Le président Hollande reprend maintenant à son compte les expressions de « guerre qui n’aura pas de fin de notre vivant » de Dick Cheney et d’« avec nous ou contre nous » de George W. Bush.
La propagande en cours voudrait que les événements de Paris soient la preuve qu’il est plus que temps d’opérer un changement de régime en Syrie, présentée comme le « foyer » du terrorisme où le groupe État islamique serait devenu « incontrôlable ».
Le régime Assad « n’a pas su les arrêter »; par conséquent, ce régime, tout comme les « terroristes », doit être « éliminé ».
Ce n’est pas une coïncidence si Paris a incité le président Barack Obama à promettre l’escalade de la participation militaire en Syrie.
 Plus précisément, c’est l’invasion ouverte de la Syrie qui a reçu le feu vert.
 L’invasion de la Syrie par des « troupes au sol », déjà en cours, s’en trouve maintenant accélérée.
Il ne fait aucun doute qu’Obama souhaite achever la tâche avant son départ en 2016.
 Une nouvelle série de frappes aériennes sur Raqqa, en Syrie, a commencé moins de 48 heures après les attentats de Paris.
Et qu’en est‑il des attentats de Paris eux‑mêmes?
 La version officielle est en cours d’écriture.
 Même si nous n’en sommes encore qu’au début, les questions sur ces attentats se multiplient.
 Les similarités avec l’opération sous fausse bannière du 11 septembre abondent.

Pour citer le New York Times, il « est malaisé de dire comment un plan aussi complexe et aussi meurtrier a échappé à l’attention des services de renseignement, tant en France qu’à l’étranger ».
 Mais les faits qui apparaissent laissent croire que les services de renseignement non seulement savaient, mais qu’ils en savaient suffisamment pour se préparer aux attentats, ce qui laisse entendre qu’ils auraient laissé faire.

 Mentionnons à titre d’exemple les réunions d’urgence avec le directeur de la CIA John Brennan et les exercices de préparation inhabituellement précoces des premiers intervenants — qui étaient justement à pied d’œuvre à Paris le 13 novembre.

Une cyberattaque massive — dépassant les capacités des terroristes – a neutralisé les systèmes de sécurité français avant et durant les attentats.
Les responsables français connaissaient les assaillants et les suivaient sans cesse depuis un bon moment, mais ils n’ont rien fait pour les arrêter.
De l’orchestration et de l’exécution des atrocités elles‑mêmes jusqu’à la réaction des autorités, les signes de longue planification, de scénarisation, de montage chorégraphique et de calculs sont manifestes.
On invoquera des excuses ayant trait à l’incompétence (« nous avons été pris par surprise »), au désespoir et au chaos (« nous ne sommes pas en mesure de prévoir ou d’empêcher quoi que ce soit ») et autres variantes.
Mais personne n’apportera la preuve du contraire.
D’après les agents de la CIA, les « experts en terrorisme » de groupes de réflexion et autres vantards bellicistes qui n’ont eu de cesse de débiter leurs absurdités sur CNN durant toute la nuit et la journée qui ont suivi les attentats de Paris, il y aurait désormais une « nouvelle normalité ».

Il faut résister à ce genre de lavage de cerveau.
Malgré le chaos et la panique, il ne faut pas perdre de vue le contexte élargi.
C’est la guerre elle‑même — ainsi que ses architectes et leurs agents meurtriers — qu’il nous faut condamner.
Les assassins qui ont exécuté de sang‑froid des personnes innocentes ont agi sur les ordres d’agents, eux‑mêmes placés sous les ordres d’autres agents qui, à leur tour, ont reçu leurs ordres d’individus occupant de hauts postes de pouvoir.

Ce sont ces individus qui doivent être identifiés et dénoncés, et c’est à leurs projets de guerre qu’il convient de résister, ce sont ces projets qu’il convient de stopper, et ce, pour le bien de ce qui reste de l’humanité.
 
Larry Chin
 

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