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samedi 28 novembre 2015

Communiqué de Laurent Obertone sur les attentats du 13 novembre


Le 27/11/2015




Marianne dessinée par Benjamin Régnier
 
Tribune de Laurent Obertone parue dans le Figaro le 27 Novembre 2015
 
La réalité vient de nous frapper en plein visage.
 
« Nous sommes dans la guerre », a essayé de dire François Hollande, et pourtant toujours incapables de construire des prisons, d'endiguer l'insécurité, de faire appliquer la loi, de maîtriser l'immigration, d'arrêter de prendre des « fondamentalistes » pour des déséquilibrés, et de cesser de traiter de « manipulateurs », a minima, tous ceux qui ont le mauvais goût de souligner ces problèmes.
Allez, après moi : « Je suis Charlie, je suis Paris ».
 Criez plus fort, oubliez plus vite.
Vous ne voulez pas d'amalgame, mais quel choix laissez-vous à l'opinion ? 

Soit répéter vos mensonges, soit la clandestinité ?
 
L'opinion voudrait qu'on parle enfin son langage.
Et par la même occasion qu'on cesse d'ignorer sa réalité et, si possible, sa souveraineté.
 L'opinion n'accepte pas de sacrifier ses libertés en se planquant derrière des barbelés, des caméras et des surveillants parce que les planeurs qui nous gouvernent trouvent ça tellement plus beau un monde sans frontière.
 L'opinion n'accepte plus qu'on la sacrifie au nom d'une « ouverture » synonyme de soumission.
L'opinion ne veut plus s'entendre dire que « les premières victimes sont les musulmans », ni que « l'islamophobie explose », quand des tarés massacrent au nom de l'Islam 130 personnes, avec le soutien de milliers de « français » et de « belges » qui le sont autant qu'une pomme est une banane.
 
L'opinion n'est pas stupidement méchante et débile : elle sait parfaitement que vivent parmi nous des musulmans qui aiment notre pays.
Mais elle sait tout aussi bien que des groupes salafistes, que des groupes partisans de l'État Islamique, que les frères musulmans et leur organisation française l'UOIF, que quantité d'associations publiques, parfois soutenues et financées, en tout cas tolérées par l'État, ont des fantasmes sans doute plus proches du califat que de la laïcité.

 
L'opinion sait aussi que notre gouvernement n'a pas tenu compte d'avertissements étrangers qui auraient pu nous épargner ces attentats.
Comme elle sait que François Hollande préfère armer l'Arabie saoudite à la Russie.
Ce qui l'intéresse, l'opinion, plutôt que de devenir une République Islamique, c'est de savoir pourquoi la République, la sienne, manque à ce point de cohérence et de courage.
L'opinion en a marre de voir le débat public se transformer en une ode à la stérilité, marre de se demander si ses élus et journalistes sont encore capables de penser, plutôt que s'époumoner d'indignation et s'acharner sur ceux qui ne récitent pas la même chose qu'eux.
Tout ce qu'elle voit, l'opinion, ce sont des terroristes, intellectuels ceux-là, prêts à nier le terrorisme, à refuser de le nommer, par peur d'un amalgame.
Elle voit, par exemple, l'AFP transformer des terroristes en de simples « assaillants ».

Le sentiment qui domine l'opinion est le suivant : l'État a trahi.
 Il a rompu le pacte, bafoué sa constitution et méprisé ses devoirs, il a créé les conditions du désordre.
 Et on voudrait qu'on se fie à cet État pour mieux nous protéger ?
Cet État qui depuis cinquante ans organise une immigration massive que jamais l'opinion – qu'on prétend souveraine – n'a approuvée ?
Il est urgent d'entendre l'opinion, et de n'en plus criminaliser les inquiétudes.
L'opinion ne veut plus être séduite ou menacée : elle veut des faits.
 
L'État, c'est elle, et elle veut être obéie.
Face à la faillite majeure du gouvernement français, nous demandons la création immédiate d'un comité d'experts en contre-terrorisme, composé de pointures françaises et mondiales, non-partisanes, dont les propositions devront être appliquées.
 
Gouvernants, si vous ne pensez qu'à sauver votre boutique, si vous n'avez pas compris que gouverner n'est pas seulement jouir de l'impôt, que la France n'est pas que le paillasson de vos délires, que son peuple finira bien, malgré son infinie patience, à se radicaliser, par tous les moyens y compris électoraux, alors vous ne comprendrez jamais rien.
L'opinion ne laissera pas leur « vivre ensemble », par sa lâcheté, ses renoncements et sa soumission, devenir son « mourir ensemble ».
 
Laurent Obertone, écrivain, membre de la secte des yeux ouverts, et humble sujet de l'opinion, auteur de La France Orange Mécanique, Utøya et de La France Big Brother (2013 et 2015, éditions Ring).

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