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vendredi 26 décembre 2014

Immigration - Besançon : des réfugiés campent sur les quais .

25/12/2014 à 16:37
 
 
La Boutique Jeanne-Antide s’est remplie de réfugiés kosovars la veille de Noël. Photo Ludovic LAUDE                                                          
La Boutique Jeanne-Antide s’est remplie de réfugiés kosovars la veille de Noël. Photo Ludovic LAUDE
 
Personne, ces dernières semaines, n’a pu faire l’impasse sur ce qui se déroule sur les bords du Doubs, notamment aux alentours du quai de Strasbourg à Besançon.

Les passants peuvent y voir des hommes, des femmes et des enfants, surtout le soir, protégés par des abris de fortune, faits de bric et de broc.
La nuit, ces gens trouvent refuge dans leur voiture.
Ils viennent en majeure partie du Kosovo pour demander l’asile politique à la France.
 Il y a aussi des Africains, qui fuient un pays dans lequel ils ne se sentent plus en sécurité, comme le Soudan ou la Libye.
Certains sont ensuite hébergés chez des proches ou des cousins qui sont arrivés dans la capitale comtoise quelques mois en arrière.
 Ces derniers bénéficient d’un logement et d’un statut de réfugié.

« On commence sérieusement à être dépassés »

D’autres n’ont personne, si ce n’est des amis déjà sur place, dans la même situation qu’eux.
 Ils errent la journée dehors, essaient d’obtenir une boisson chaude, voire à manger.

Tous les jours, de 8 h 15 à 19 h 30, ils trouvent la chaleur qui leur fait défaut à la Boutique Jeanne-Antide et renouvellent leur demande d’hébergement au Service accueil accompagnement social (SAAS) juste en face.
« On commence sérieusement à être dépassés », constate amèrement Ludovic, l’un des responsables des lieux.

« Ils sont plus de 200 à l’heure actuelle. Pour les repas, nous sommes obligés de refuser du monde, car il n’y a pas assez pour tous. Les autres centres de jour sont complets, sans parler des hébergements de nuit. Comme nous sommes les seuls à accepter les chiens et que nous avons un public habituel un peu difficile, nous refusons les enfants. C’est très dur. Mais nous devons respecter des règles de sécurité. On pourrait nous objecter qu’on peut faire plus. C’est sûr. Mais les conditions d’accueil se détérioreraient en même temps. »

Du côté du Centre communal d’action sociale (CCAS), la cote d’alerte est dépassée depuis le mois de novembre, au moins.
« A ce jour, nous comptons 206 primo arrivants », détaille Gildas Manchec, directeur général du CCAS.
« Il y a des gens seuls – 82 hommes et 9 femmes -, 8 couples sans enfants et surtout une vingtaine de couples avec des enfants. Et ce n’est pas fini. Besançon a la réputation d’être une ville accueillante et ils ont des téléphones mobiles. Il est facile pour eux d’attirer leurs amis ici, surtout s’il y a des passeurs peu scrupuleux. »

Le samu social gère le flux, selon des critères bien définis par la cellule de régulation de la préfecture. Désormais, les familles avec des enfants âgés de moins de 10 ans sont prioritaires pour l’hébergement d’urgence. Au-delà, la gestion se fait au cas par cas.

Paul-Henri PIOTROWSKY

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