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dimanche 25 mai 2014

La France était un empire, elle est devenue une province…


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Le 25 mai 2014

   
Il était une contrée appelée France.

Intéressons-nous au temps long.
Il était une contrée appelée France.
 Sous ses rois et ses empereurs, elle vécut régulièrement en état de guerre avec ses voisins, dans le but de défendre son territoire ou de s’assurer la domination continentale.
 Les siècles passant, cette volonté expansionniste s’étendit à la planète, à mesure que la France et ses voisins exploraient de nouveaux horizons, transplantant en Amérique latine et du Nord, en Asie et en Afrique, les conflits qui les opposaient en Europe.
Pour la France, le rêve d’un empire continental se mua ainsi, notamment au XIXe siècle, en empire colonial, de Tombouctou à Tananarive, de Pondichéry à Saïgon.
Les premiers pas de la Communauté européenne furent concomitants de la décolonisation.
Sortie exsangue de la Seconde Guerre mondiale, la France devait désormais unir son marché aux voisins, afin de préserver l’acquis de la paix par l’inclusion commerciale.
Cette Europe, pourtant, ne la préservait pas du déclassement militaire et diplomatique face aux géants soviétique et américain, et l’idée d’une construction politique pensée comme un contrepoids à la bipolarisation fit alors son chemin.
Las pour ses promoteurs, le projet achoppait sur des États disparates par leur taille, leur langue, leur culture, leur histoire, leur géographie ― leurs intérêts, en somme.
Les élites de France et d’Europe décidèrent alors que l’intégration politique passerait par une plus grande intégration économique avec, en point d’orgue, une monnaie unique.
 Pour ce faire, la France transféra l’essentiel de ses prérogatives à la Communauté.

Ainsi, un pays qui en administrait des dizaines d’autres sur plusieurs continents 50 ans auparavant se vit bientôt empêché de s’administrer lui-même, contraint de partager sa souveraineté monétaire (totalement), budgétaire et fiscale (partiellement) avec des dizaines d’autres.
Désormais, 80 % des lois françaises vinrent de Bruxelles ou Strasbourg, et le rôle des élites se réduisit à moduler les taux des impôts et taxes, et à raboter çà et là les aides sociales, afin d’atteindre les critères de bonne gestion fixés par la Communauté, amputant petit à petit, mais sans l’avouer jamais, le modèle social dont le pays s’enorgueillissait.
On se résignait in fine à gérer l’extinction de toute ambition.
Si l’Union européenne n’était pas la cause unique du déclin de la France, l’ayant accompagné au cours des ans, elle en était devenue le reflet.
À mesure qu’elles perdaient la main sur la chose publique, les élites masquaient leur impotence en se rabattant sur la chose privée : ingérence dans l’éducation, la famille, les libertés d’expression et de conscience.
 Le parti sociétaliste, passé maître en la matière, se donna à bon compte l’illusion de continuer à peser sur les destinées du pays.
Les lois, censées façonner les mœurs, ne firent désormais plus que les suivre.
Certaines femmes concevaient-elles volontairement des enfants sans père ?
 On supprimait le droit de l’enfant à un père et une mère !
 La délinquance explosait-elle, les prisons étaient-elles surpeuplées ?
On faisait effectuer les peines à l’extérieur !

En un demi-siècle, la France, empire présent sur tous les continents du globe, était devenue une province essentiellement administrée par des personnes hors-sol, un peuple gavé de droits et de jeux pour ne pas voir que le pain commençait à lui manquer.

 Que lui restait-il ?
 Le tourisme gastronomique.

 Pour ceux qui avaient encore les moyens de se l’offrir.

Intéressons-nous au temps long.

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