Une source militaro-diplomatique russe citée par l'agence Interfax annonce la couleur : "Si l'armée américaine avec l'Otan lance une opération contre la Syrie, ce ne sera pas une victoire facile".
 La Syrie, contrairement à la Libye, disposerait notamment d'un puissant système de défense antiaérienne pour repousser des attaques.

Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem s'est lui aussi voulu menaçant ce mardi : en cas de frappe militaire, son pays non seulement se défendra, mais utilisera pour ce faire "des moyens surprenants".
 Qu'en est-il réellement ?

"Les capacités de l'armée probablement divisées par deux"

Même si elle reste sur le papier l'une des plus importantes du monde arabe, l'armée syrienne a vu ses capacités divisées par deux depuis le début de la guerre civile selon l'International Institute for Strategic Studies (IISS, Londres). L'édition 2013 de son "Military Balance", dresse un état des forces armées restées loyales au gouvernement de Damas :
  • L'armée de métier : 178 000 soldats, dont 110 000 dans les forces terrestres, 5 000 dans la marine, 27 000 dans l'armée de l'air et 36 000 dans la défense aérienne. Elles montaient à 325 000 hommes en 2009. "Les capacités nominales d'avant guerre de l'armée ont probablement été divisées par deux en raison des défections, des désertions et des pertes", écrit l'IISS.
  • Les réservistes : 314 000 hommes dans l'armée de terre, 4 000 dans la marine, 10 000 dans l'armée de l'air, et 20 000 dans la défense anti aérienne .
  • Structure détaillée de l'armée de terre : sept divisions blindées, trois divisions d'infanterie mécanisée, deux divisions de forces spéciales (unités d'élites essentiellement constituées d'alaouites, communauté dont est issu le président Bachar al-Assad) et une division de la Garde Républicaine, l'unité la plus redoutable et la plus dévouée au régime.
  • Equipement : essentiellement d'origine russe voire soviétique, notamment les missiles, les 365 avions de combat, et les 4.950 chars. Damas dispose aussi d'un important arsenal de missiles, dont le commandement se trouve à Alep (Nord).
Une défense aérienne et anti-aérienne potentiellement efficace

Les forces de défense aérienne ont été les moins affaiblies par les combats et disposent de plusieurs milliers de missiles sol-air de fabrication russe, dont certains récents et potentiellement efficaces.
"Les systèmes de missile multifonctionnels sol-air Buk-M2E (un système antiaérien polyvalent mobile russe de moyenne portée) et d'autres moyens de défense antiaérienne que possède l'armée syrienne vont assurer une réponse appropriée aux agresseurs", a indiqué la source russe d'Interfax, qui a tenu aussi à préciser que la Syrie possédait actuellement jusqu'à 10 batteries de tels systèmes multifonctionnels, destiné à la défense de forces terrestres et de points vitaux (ponts, centre de communication, centrale électrique, etc).

Les éléments non-quantifiables : milices paramilitaires et alliés étrangers

A cause de la désorganisation due à la guerre civile, l'IISS ne s'estime pas en mesure de décompter les forces paramilitaires, qui jouent un grand rôle dans les affrontements contre l'insurrection. En 2009 elles étaient estimée à 108.000.
Le régime syrien argue que la Russie, le plus puissant allié de Damas, ainsi que l'Iran, ne les lâcheront jamais.
 Le Hezbollah, autre soutien de poids de Damas, est également susceptible d'agir en cas d'attaque. Le parti chiite libanais a déjà envoyé en Syrie un nombre indéterminé de ses miliciens soutenir le régime dans la guerre civile. L'Iran de même, y déployant notamment un certain nombre de ses pasdarans (unité d'élite du régime iranien).