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lundi 1 juillet 2013

Un cambriolage toutes les 90 secondes en France.



Le nombre des vols à domicile, dans les commerces ou les entreprises n'en finit plus de flamber.

Pendant que le chat guette les manifestants pacifiques, les souris dansent. Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), de juin 2012 à mai 2013, le nombre de cambriolages a bondi de 6,8 % en zone police et a explosé de 14 % dans les secteurs ruraux et périurbains contrôlés par la gendarmerie.

Alors que Le Figaro révélait en février dernier que la France était le théâtre d'un cambriolage toutes les 90 secondes, avec pas moins de 352.600 faits constatés en 2012, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) enfonce le clou dans son dernier état des lieux.

 Ainsi, de juin 2012 à mai 2013, ce fléau, qui vire au casse-tête pour les forces de l'ordre, a bondi de 6,8 % en zone police et a même explosé de 14 % dans les secteurs ruraux et périurbains contrôlés par la gendarmerie.

Durant cette période, la police a constaté près de 140.000 cambriolages de locaux d'habitations principales. À titre de comparaison, ce nombre avait été mesuré à moins de 97.000 entre les mois de juin 2007 à mai 2008. «En cinq ans, il s'est élevé de plus de 43 %», établissent les criminologues de l'ONDRP.

Ces derniers chiffres sont d'autant plus inquiétants qu'ils ne décrivent que la partie émergée de l'iceberg. Celle qui est portée à la connaissance de la police et de la gendarmerie.
 Or, une enquête de victimation menée par l'ONDRP auprès de quelque 17.000 ménages français sur une période de cinq ans, entre 2007 et 2012, laisse apparaître que seuls 70 % à 80 % des cambriolages de résidences principales font l'objet d'une plainte. Ce taux atteint péniblement les 30 % lorsqu'il s'agit de vols avec effraction.

Plusieurs causes peuvent éclairer l'envol des cambriolages, qui ont pris une dimension industrielle. La première d'entre elles est certainement liée à l'activité frénétique de gangs internationaux spécialisés dans ce que les experts appellent des «raids éclairs» à travers le pays.

Clôtures découpées, portes-fenêtres levées à l'aide de tournevis, propriétaires de jolies voitures repérés sur les parkings et suivis jusqu'à leur domicile: les modes opératoires de ces petites mains venues des pays de l'Est sont devenus très variés.

 Capables de sévir dans un périmètre de plusieurs centaines de kilomètres en une seule nuit, ils commettent jusqu'à une demi-douzaine de vols avec effraction avant de se projeter à l'autre bout du pays.
 À cela se greffe une délinquance locale multipliant les irruptions dans les pavillons ou les appartements pour s'acheter de l'alcool ou des stupéfiants, mais aussi l'arrivée de certains groupes criminels dépêchés d'Italie pour écumer notamment le Rhône, le Vaucluse ou encore le Gard.

Plus aucune parcelle du territoire n'est sanctuarisée. Villas, résidences tout comme les commerces sont ciblés un peu partout.

 Ainsi, à Arc-et-Senans, bourg du Doubs peuplé de 1428 âmes, les commerçants, mais aussi les élus, les artisans et les habitants étaient descendus dans la rue au printemps dernier pour exprimer leur ras-le-bol après une surprenante vague de cambriolages, dont ils s'imaginaient jusqu'ici épargnés.

Selon l'ONDRP, le préjudice moyen d'un cambriolage s'élève à 3600 euros, sachant que 55 % des «visites» indélicates se soldent par la disparition des bijoux. Les autres biens le plus souvent dérobés sont le «matériel hi-fi, photo, vidéo» (47 %), de l'«argent liquide, des chèques, des cartes bancaires» (36,7 %) et du «matériel informatique» (26,1 %). Une fois sur deux, les voleurs passent à l'action entre 14 et 17 heures.

En attendant de consolider ses chiffres, l'Observatoire de la délinquance brosse au travers de sa dernière livraison un tableau assez sombre sur les tendances de la prédation.  De fait, les vols contre des particuliers dans des lieux publics, commis avec ou sans violence, sont en hausse de 13 % en zone police entre juin 2012 et mai 2013. Avec notamment 9500 vols à la tire supplémentaires constatés en douze mois.

Dans le même temps, les autres vols simples contre des particuliers dans les lieux publics ont progressé de 6 % (+ 14.586 faits!). Et le nombre des vols violents sans arme contre des femmes a crû de 8 %. Soit une dizaine d'agressions de plus chaque jour.

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