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jeudi 25 juillet 2013

Tarn. Après un rodéo à moto, le contrôle de gendarmerie vire au guet-apens.



En voulant ramener le calme dans un quartier de Graulhet où des jeunes effectuaient un rodéo à moto, deux gendarmes sont tombés dans une embuscade dimanche soir. Même si le contexte n’a rien à voir avec les émeutes de Trappes, cette rébellion à l’autorité pose question.

«Ils nous ont rejoué un petit Trappes.» Même lâchée sur le ton de la boutade, cette confession d’un gendarme traduit assez bien ce qui s’est déroulé dimanche soir dans le quartier de Crins, à Graulhet.


Il est bientôt 21 heures et cela fait un moment que les oreilles des riverains des avenues de l’Europe et de Provence subissent les nuisances sonores de jeunes qui font du rodéo dans la rue.
«Il y en avait deux surtout qui s’amusaient à passer au feu rouge, au risque de provoquer un accident, et à chevaucher le terre-plein. Alors, on a prévenu la gendarmerie»,
raconte un retraité qui se plaît dans ce quartier. «Ici, c’est calme plat.»

Enfin, un peu moins dimanche soir, quand deux militaires de la brigade autonome de Graulhet, qui faisaient la morale à un des «risque-tout» à moto qu’ils venaient d’intercepter en flagrant délit de feu rouge grillé, se sont fait insulter par un automobiliste venu se mêler de ce qui ne le regardait pas. En quelques secondes, ce conducteur a réussi à rameuter une vingtaine de jeunes habitants du quartier.
 Les deux militaires ont été molestés et leur véhicule de service sérieusement dégradé. Hier, le directeur de cabinet du préfet saluait leur sang-froid dans ces circonstances. «Ils ont réussi à s’échapper sans faire usage de la force.»


Toutefois, selon nos informations, un des militaires aurait fait usage d’un pistolet à impulsion électrique pour faire reculer les assaillants. Alors que les auteurs présumés de ces violences se disséminaient très vite dans le quartier de Crins, la gendarmerie déclenchait le plan Épervier.
 Vingt-quatre militaires étaient mobilisés et un hélicoptère EC 135 du détachement aérien de Toulouse participait même à la traque des fuyards.
«Des jeunes s’étaient réfugiés sur les toits des immeubles. L’hélicoptère était le seul moyen de les apercevoir à la nuit tombée», justifie-t-on à la préfecture.

«Ce matin, tous les clients ne m’ont parlé que de cet hélicoptère», rapporte la buraliste de Crins. Un riverain a lui une image en tête : «Il y avait une tonne de gendarmes devant chez moi». Il y en avait aussi beaucoup sur le coup de 22 heures, place du Languedoc, devant le foyer Léo-Lagrange. Une trentaine de jeunes, qui se rendaient au café sans alcool ouvert pour la période du Ramadan se sont fait contrôler.
 Aucun d’eux n’était, semble-t-il, impliqué dans l’affaire de l’avenue de l’Europe. La préfecture parle d’«un fait isolé de rébellion à l’autorité» qui réclame néanmoins «une réponse sans faille de la justice».

Le maire PS de la ville, tout en condamnant «fortement» cet acte de violence joue l’apaisement. «L’important pour tous, c’est le retour au calme. Il n’y a pas à Graulhet aujourd’hui de phénomène que l’on pourrait rapprocher de ceux de la banlieue parisienne. Les gendarmes doivent agir, comme ils le font toujours, pour la sécurité et la tranquillité de tous. Graulhet est une ville par essence calme.»

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